Les principales catégories de permis de conduire
Permis |
Véhicules |
Age minimal requis |
---|---|---|
AM (1) |
Cyclomoteurs de moins de 50 cm3 et voiturettes |
• 14 ans (cyclomoteurs) • 16 ans (voiturettes) |
A 1 (1) |
Motos légères (cylindrée maximale de 125 cm3 et puissance n'excédant pas 11 kW soit 15 ch) et tricycles à moteur n'excédant pas 15 kW |
• 16 ans |
A 2 (1) |
Motos (puissance maximale de 35 kW) et tricycles à moteur n'excédant pas 15 kW |
• 18 ans |
A (1) |
Motos et tricycles à moteur quelle que soit leur puissance |
• 24 ans • 20 ans pour les titulaires du permis A2 depuis 2 ans • 21 ans pour les tricycles à moteur excédant 15 kW |
B (1) (2) |
Voitures particulières avec 8 places au maximum plus le conducteur dont le PTAC n'excède pas 3,5 tonnes |
• 18 ans |
B1 (1) |
Quadricycles lourds à moteur (catégorie L7e) |
• 16 ans |
C1 (2) (3) |
Véhicules (autres que ceux des catégories D et D1) avec 8 places au maximum plus le conducteur et dont le PTAC est compris entre 3,5 et 7,5 tonnes |
• 18 ans |
C (2) (3) |
Véhicules (autres que ceux des catégories D et D1) avec 8 places au maximum plus le conducteur et dont le PTAC excède 3,5 tonnes (sans limite de tonnage) |
• 21 ans |
D1 (2) (3) |
Véhicules avec 16 places au maximum plus le conducteur et qui n'excèdent pas 8 mètres |
• 21 ans |
D (2) (3) |
Véhicules de plus de 8 places plus le conducteur sans maximum |
• 24 ans |
PTAC : poids total autorisé en charge. (1) Les candidats nés depuis le 1er janvier 1988 doivent être titulaires de l'attestation scolaire de sécurité routière de 2e niveau ou de l'attestation de sécurité routière. (2) Adultes et enfants (quel que soit leur âge) comptent chacun pour une personne. (3) Pour passer ce permis, il faut être titulaire du permis B. |
Un permis de conduire, au format « carte de crédit », est délivré depuis le 16 septembre 2013 (Arrêté du 20-4-2012). Les permis roses cartonnés délivrés avant le 19 janvier 2013 sont valables jusqu'au 19 janvier 2033. Ils sont remplacés progressivement par les nouveaux permis ; les titulaires sont informés des modalités d'échange par leur préfecture.
Le nouveau permis doit être renouvelé tous les 15 ans pour les permis A et B, pour permettre d'actualiser la photo d'identité et l'adresse de son titulaire. Il s'agit d'un simple renouvellement administratif, sans visite médicale ou examen pratique (à l'exception des situations particulières prévues par le Code de la route). Pour les catégories C et D, soumises à un avis médical, le renouvellement se fait tous les 5 ans.
Une demande d'inscription au permis de conduire doit être déposée à la préfecture du domicile du candidat ou du département dans lequel il souhaite passer son permis (formulaire disponible sur www.service-public.fr). Cette demande peut être effectuée à partir de l'âge de 16 ans minimum ou de 15 ans pour ceux qui passent le permis dans le cadre de l'apprentissage anticipé de la conduite. Lorsque le candidat a moins de 18 ans, la demande est formulée par ses parents ou la personne investie de l'autorité parentale.
Les auto-écoles se chargent du dépôt de cette demande moyennant des frais supplémentaires, mais le candidat peut la déposer lui-même, y compris par correspondance ; sa démarche est gratuite.
Avant le dépôt de la demande, le candidat doit se procurer un livret d'apprentissage qui sera validé par la préfecture en même temps que sa demande de permis. Ce livret précise, pour chaque catégorie de permis, le contenu, la progressivité et le calendrier de la formation. Ce livret est en vente libre (2,50 € environ), mais il est en général remis par l'auto-école à l'élève lors de son inscription.
SavoirL'auto-école doit vous faire signer un contrat : ce contrat doit notamment mentionner les démarches administratives et les formalités que l'auto-école effectue à votre place, leur coût, le tarif des leçons de code et de conduite, les modalités de paiement et les conditions de résiliation.
Le coût global d'une formation varie selon les auto-écoles et la formule choisie (forfait, leçons à l'heure) et la forme d'apprentissage choisie : comptez entre 1 000 € et 2 000 €.
Le permis de conduire comprend une épreuve théorique, le code, et une épreuve pratique de conduite.
L'épreuve du code consiste en un questionnaire, sous forme d'un diaporama de 1 h 30. Il comporte 40 questions. Les candidats doivent répondre correctement à 35 questions au moins.
Seuls les candidats reçus au code peuvent passer l'épreuve de conduite.
A partir de l'obtention du code, les candidats ont cinq ans pour passer la conduite contre 3 ans auparavant. Cette durée s'applique à ceux qui ont obtenu leur code depuis le 1er novembre 2011 (elle était de 3 ans auparavant). Ils ont droit à cinq présentations à la conduite durant ces cinq ans. Après cinq ans ou cinq échecs à la conduite, ils doivent repasser le code.
Si vous avez déjà un permis (permis moto, par exemple), obtenu depuis moins de cinq ans, vous n'avez pas à repasser le code pour vous présenter à l'épreuve de conduite d'un permis d'une autre catégorie. Cette dispense est valable pour cinq présentations à l'épreuve de conduite.
L'épreuve de conduite consiste en un parcours en circulation d'une trentaine de minutes environ pendant lequel le candidat est placé pendant cinq minutes en situation d'autonomie : l'inspecteur lui indique un endroit précis qu'il doit atteindre par l'itinéraire de son choix. Deux manoeuvres particulières doivent être réalisées : un freinage et une marche arrière. L'inspecteur évalue les compétences du candidat dans dix domaines (application de la réglementation, partage de la chaussée, adaptation aux situations, etc.) en attribuant une note de 0 à 3 pour chaque domaine. Pour obtenir son permis, le candidat doit totaliser au moins 20 points sur 30. Un point « bonus » est attribué aux candidats courtois avec les autres usagers, particulièrement les plus vulnérables (piétons, cyclistes), ainsi qu'à ceux qui ont une conduite économe en carburant.
Il est possible de connaître le résultat de l'épreuve pratique 48 heures (week-end et jours fériés non inclus) après l'avoir passée en se connectant sur le site : www.permisdeconduire.gouv.fr et si le résultat est favorable, de télécharger un certificat électronique d'examen du permis de conduire (CEPC) pour pouvoir conduire dans l'attente de l'envoi de son permis de conduire. Accompagné d'une pièce d'identité, le CEPC tient lieu de permis de conduire pendant 4 mois à compter de la date d'examen. En cas de contrôle des forces de l'ordre, ce certificat peut être présenté en version « papier », sur un Smartphone ou une tablette.
L'âge minimum pour l'obtention du permis de conduire de la catégorie B (voitures particulières) est fixé à 18 ans, sauf pour les candidats qui suivent l'apprentissage anticipé qui peuvent passer leur permis dès 17 ans et demi. Le candidat peut se présenter à l'épreuve du code dès 17 ans s'il passe son permis selon la formule traditionnelle, dès 15 ans s'il choisit la conduite accompagnée, mais de toute façon il devra attendre d'avoir 18 ans ou 17 ans et demi selon le cas pour passer l'épreuve de conduite (C. route art. R 221-5).
Les candidats âgés de 15 ans au moins et de 25 ans au plus peuvent bénéficier, pour financer en tout ou partie leur formation au permis de conduire (auto ou moto), d'un prêt sans intérêt dit « Permis à 1 € par jour ». Si le candidat est mineur, ce sont les parents qui empruntent pour son compte. Pour obtenir ce prêt spécial, ils doivent demander un devis à une auto-école partenaire de l'opération (la liste est disponible sur www.permisauneuroparjour.fr), puis, si celui-ci leur convient, signer un contrat d'inscription avec l'auto-école, étant précisé que ce contrat ne devient définitif qu'en cas d'obtention du prêt. Munis de ce contrat, les candidats peuvent alors solliciter un prêt auprès d'une banque partenaire. Si le prêt est accepté, la somme prêtée (600 €, 800 €, 1 000 € ou 1 200 €) est réglée directement par la banque à l'auto-école.
Ce prêt est réservé aux personnes n'ayant jamais été titulaires d'un permis de conduire. Par exemple, le jeune dont le permis auto a été invalidé par suite de la perte totale de ses points ne peut pas obtenir le prêt pour financer un nouveau permis auto ou un permis moto.
Une fois le permis obtenu, le bénéficiaire du prêt rembourse seulement le montant de la somme empruntée (30 € par mois maximum), les intérêts étant pris en charge par l'Etat. La durée de remboursement varie en fonction du montant du prêt. Ce prêt n'est pas soumis à des conditions de ressources.
SavoirDans le cadre d'une opération baptisée « Bourse au permis de conduire », certaines villes (Dijon, Bourges, Suresnes, Carcassonne, etc.) proposent la prise en charge d'une partie du coût du permis aux jeunes âgés de 18 à de 25 ans qui ne disposent pas de ressources suffisantes, en échange d'activités d'intérêt collectif. Le candidat peut cumuler cette bourse avec le prêt « permis à 1 € par jour » si, après déduction de la bourse, il reste à sa charge au moins 600 € à payer. Certains départements ont mis en place des aides comparables (Yvelines, Nord, etc.).
La formation au permis comporte un enseignement au Code de la route et une formation à la conduite automobile (dans un véhicule à double commande). La durée minimale de la formation à la conduite est fixée à 20 heures de conduite effective sur la voie publique. Ces heures de conduite sont inscrites au fur et à mesure dans le livret d'apprentissage.
La formation au Code de la route n'est pas comprise dans ces 20 heures de formation initiale.
L'apprentissage anticipé de la conduite (AAC) s'adresse aux candidats d'au moins 15 ans à l'inscription (C. route nouvel art. L 211-3 issu du projet de loi Macron tel qu'adopté par l'Assemblée nationale le 18-6-2015). Il n'existe aucune limite d'âge. Cette formule d'apprentissage comporte un rendez-vous pédagogique préalable réunissant l'élève, le ou les futurs accompagnateurs et le formateur de l'auto-école (2 heures), une période de formation initiale en auto-école et une période de conduite accompagnée. Le ou les accompagnateurs doivent être titulaires du permis depuis au moins cinq ans ; une personne ayant passé le permis à 18 ans peut donc être accompagnateur à partir de 23 ans (C. route art. R 211-5).
Un contrat de formation est établi entre le responsable de l'auto-école, l'élève et le ou les accompagnateurs. Lorsque l'élève est mineur, ce contrat doit être signé par ses parents ou la personne qui détient l'autorité parentale.
La conclusion du contrat est subordonnée à :
- un accord préalable écrit de la compagnie d'assurance sur l'extension de garantie nécessaire pour la conduite de la voiture utilisée pendant la période de conduite accompagnée ;
- une évaluation du niveau de l'élève en matière de conduite automobile. Cette évaluation doit permettre de déterminer la nature et le volume prévisionnel des prestations délivrées pendant la formation initiale. Cette estimation est portée sur le contrat.
L'auto-école remet à l'élève un livret d'apprentissage qui doit être conservé dans la voiture pendant la période de conduite accompagnée. Il tient lieu de justificatif à l'égard des forces de l'ordre et peut être annoté par ces dernières en cas d'infraction.
L'extension de garantie est généralement accordée sans surprime. Toutefois, en cas d'accident, l'assuré conserve à sa charge une partie des dommages, dans la limite de la franchise « conducteur novice » habituellement prévue dans les contrats d'assurance.
Les titulaires d'un permis obtenu selon la formule de l'AAC bénéficient d'une période probatoire réduite à deux ans au regard du permis à points.
Par ailleurs, les compagnies d'assurance leur accordent des avantages tarifaires. Dès la 1e année d'assurance, la surprime conducteur novice est réduite de moitié. Elle est à nouveau réduite de moitié la 2e année si l'assuré n'a été responsable d'aucun accident.
Le taux de réussite aux épreuves est de 74 % avec l'AAC contre 55 % en formation traditionnelle pour un cout inférieur à l'apprentissage traditionnel (comptez environ 500 € de moins).
La période de formation initiale comprend la formation au Code de la route et un minimum de 20 heures de conduite effective sur la voie publique. A l'issue de cette période, le candidat est présenté à l'épreuve du code. S'il réussit et si son niveau de conduite est jugé satisfaisant par l'auto-école, celle-ci lui délivre une attestation de fin de formation initiale. C'est ce document qui permet de débuter la phase de la conduite accompagnée. Un exemplaire de cette attestation doit être adressé à la compagnie d'assurance dès sa délivrance et à la préfecture dans un délai de trois semaines.
Pendant cette phase, l'élève doit parcourir une distance minimale de 3 000 km sous la surveillance d'un ou plusieurs accompagnateurs. Il doit respecter les limitations de vitesse applicables aux jeunes conducteurs et n'a pas le droit de conduire à l'étranger. La durée minimale de la période de conduite accompagnée est d'un an à partir de la remise de l'attestation de fin de formation initiale. Il n'y a pas de durée maximale.
Les voitures utilisées doivent être équipées de deux rétroviseurs latéraux : un à gauche réglé pour l'élève et un à droite réglé pour l'accompagnateur. Le logo AAC, autocollant ou magnétisé, doit être apposé à l'arrière du véhicule.
Au cours de cette période, au moins deux rendez-vous pédagogiques doivent être organisés entre l'élève, l'enseignant et au moins un des accompagnateurs. Le calendrier de ces rendez-vous est transmis à la préfecture au plus tard trois semaines avant les dates prévues. Le premier rendez-vous doit avoir lieu entre quatre et six mois après la fin de la formation initiale, cette période devant normalement correspondre à un parcours d'au moins 1 000 km. Le second rendez-vous est fixé dans les deux mois qui précèdent la fin de la période de conduite accompagnée ; il doit intervenir lorsque 3 000 km ou plus ont été parcourus.
A l'issue de cette période, l'auto-école présente le candidat à l'épreuve de conduite. En pratique, il peut se présenter à cette épreuve à compter de ses 17 ans et demi même s'il ne pourra conduire seul qu'à partir de 18 ans. Mais il pourra continuer sa conduite accompagnée dans les mêmes conditions qu'avant en attendant ses 18 ans.
En cas d'échec, l'auto-école assure la ou les présentations suivantes. L'attestation de réussite au code permet au candidat de se présenter cinq fois à l'épreuve de conduite dans un délai maximum de cinq ans après l'obtention du code. Après obtention du permis de conduire, l'auto-école délivre à l'élève une attestation de fin de conduite accompagnée, laquelle est communiquée dans un délai de trois semaines à la préfecture. Cette attestation est également transmise dès sa délivrance à la compagnie d'assurance du propriétaire de la voiture utilisée.
Pour le Code de la route, un vélo est un véhicule. Les cyclistes doivent donc en principe respecter les règles applicables à tous les conducteurs de véhicules (signalisation, règles relatives à la conduite sous l'emprise de l'alcool, etc.). Toutefois, ils sont dispensés de s'arrêter au feu rouge s'ils tournent à droite ou continuent tout droit (quand il n'y a pas de voie de droite) à condition que la signalisation autorise la manoeuvre.
En groupe, il est interdit de circuler de front à plus de deux. La nuit et lorsque les conditions l'exigent (notamment lorsqu'un véhicule veut les dépasser), les cyclistes doivent se mettre en file indienne.
Le port du casque n'est pas obligatoire, mais il est vivement conseillé. Les cyclistes doivent porter un gilet rétro-réfléchissant lorsqu'ils circulent de nuit hors agglomération. A défaut, ils sont passibles d'une contravention de 2e classe.
Pour dépasser un vélo, une voiture doit respecter une distance latérale d'au moins un mètre en ville et de 1,50 m hors agglomération.
Les bandes ou pistes cyclables sont réservées aux cyclistes mais ils ne sont pas obligés de les emprunter sauf si la signalisation le précise (panneau rond sur fond bleu). A défaut, ils doivent circuler sur la chaussée en respectant le sens de la circulation. Toutefois, les cyclistes peuvent rouler à contresens dans les rues à sens unique situées en « zone 30 » (zone où la vitesse est limitée à 30 km/h), sauf arrêté municipal contraire.
Lorsque la route est bordée de chaque côté par une piste cyclable, ils doivent utiliser la piste située à droite de la route, dans le sens de la circulation.
La circulation sur les trottoirs est interdite sauf pour les enfants de moins de huit ans (à condition qu'ils roulent à l'allure du pas et ne gênent pas les piétons). Mais les cyclistes peuvent marcher sur les trottoirs en tenant leur vélo à la main (ils sont dans ce cas assimilés à des piétons) et circuler au pas sur les aires piétonnes (sauf dispositions locales contraires).
Oui, à condition qu'il soit âgé de moins de 14 ans et qu'il soit assis sur un siège solidement fixé, muni soit de courroies d'attache, soit d'une poignée et de repose-pieds. Pour les enfants de moins de cinq ans, l'emploi d'un siège muni de courroies d'attache est obligatoire.
Il n'y a pas d'obligation légale de s'assurer pour circuler à vélo. En cas d'accident, l'assurance de responsabilité civile comprise dans votre multirisque habitation prendra en charge les dommages causés aux tiers (véhicules, piétons, etc.). Pour couvrir les dommages que vous pouvez subir, vous avez intérêt à souscrire une assurance « individuelle accident ». Il en est de même si vous louez un vélo dans un système de vélos en libre-service (comme Vélib' à Paris), la location du vélo n'incluant pas d'assurance.
La conduite supervisée est une forme de conduite accompagnée « allégée » réservée aux candidats d'au moins 18 ans. Elle peut se faire soit directement à l'issue de l'obtention de l'épreuve théorique du code de la route, soit après un échec à l'épreuve pratique.
L'avantage de la conduite supervisée par rapport à l'apprentissage de la conduite accompagnée (AAC) est de ne comporter aucune condition de distance ou de durée minimale (C. route nouvel art. L 211-4 issu du projet de loi Macron tel qu'adopté par l'Assemblée nationale le 18-6-2015).
Avant, le candidat doit avoir suivi au moins 20 heures de conduite en auto-école. C'est l'enseignant de l'auto-école qui autorise le candidat à opter pour cette formule, en fonction notamment de son comportement au volant.
Un accord préalable de l'assureur qui assure la voiture utilisée pour l'apprentissage est nécessaire.
L'accompagnateur de l'élève doit remplir les mêmes conditions que celles prévues pour l'AAC (voir no 3025).
Deux rendez-vous pédagogiques sont prévus : le premier, avant de commencer avec l'accompagnateur ; le second en cours de formation.
Contrairement à l'AAC, la conduite supervisée ne permet pas de réduire la durée du permis probatoire. Les titulaires d'un permis obtenu selon la formule de la conduite supervisée obtiennent un permis à 6 points et doivent attendre trois ans sans infraction pour avoir 12 points.
Oui, c'est possible, mais il faut savoir que les conditions à respecter sont très contraignantes.
Comme tout candidat, vous devez faire une demande d'inscription au permis (sur cette démarche, voir no 3010). Vous serez ensuite convoqué par la préfecture aux épreuves du code puis de la conduite dans des délais très variables selon les départements, étant précisé que les places sont attribuées en priorité aux candidats présentés par une auto-école.
Avant de vous présenter à l'épreuve de conduite, vous devez avoir suivi un apprentissage d'au moins 20 heures sur la voie publique. Pendant cette phase d'apprentissage, ainsi que le jour de l'examen, vous devez utiliser un véhicule à double commande (comptez environ 25 € l'heure de location), être accompagné d'une personne titulaire du permis depuis plus de cinq ans ayant suivi une formation spécifique de 4 heures (C. route art. R 211-3), souscrire une extension de l'assurance obligatoire et être en possession du livret d'apprentissage validé par la préfecture. Si l'accompagnateur n'est pas en mesure de présenter l'attestation de formation à la fonction d'accompagnateur, il est passible d'une contravention de 1e classe en cas de non présentation immédiate, ou de 4e classe si le document n'est pas produit dans les 5 jours (C. route art. R 233-1).
ConseilL'intérêt de la candidature libre est d'être moins chère qu'une formation en auto-école ; vous économiserez notamment les frais d'inscription à l'examen, facturés par les auto-écoles, cette démarche étant gratuite. Toutefois, avant d'opter pour cette formule, chiffrez précisément son coût (location d'une voiture à double commande, carburant, assurance, etc.) afin d'évaluer l'économie réalisée, sans sous-estimer le nombre d'heures de conduite dont vous avez besoin pour avoir de bonnes chances de réussite à l'examen.
Au plus tard à l'issue du délai de 4 mois de validité de son certificat d'examen du permis de conduire, le candidat reçoit directement à son domicile par la Poste son titre définitif, accompagné en principe de son code d'accès pour consulter son solde de points sur le site Télépoints. S'il est absent, il a 15 jours pour récupérer son permis à la Poste. Passé ce délai, le permis est alors renvoyé à l'expéditeur et il faut contacter la préfecture pour connaître la marche à suivre. Il est possible de suivre l'état d'avancement de la production de son permis de conduire sur le site de l'Agence Nationale des titres sécurisés (permisdeconduire.ants.gouv.fr).
Le permis B est valable à vie mais la validité des permis format « carte de crédit » (voir no 3000), est limitée à 15 ans. Le permis B est délivré sans examen médical préalable, sauf pour certains conducteurs atteints d'une affection ou d'un handicap physique évolutifs. Ces derniers sont tenus de se soumettre à une visite médicale pour obtenir et conserver leur permis à l'expiration de chaque période de validité.
Le permis B permet la conduite d'un véhicule de neuf places au maximum, conducteur compris, dont le poids total autorisé en charge (PTAC) n'excède pas 3,5 tonnes. Vous pouvez donc conduire une voiture particulière, un minibus, une camionnette ou un camping-car.
Vous pouvez aussi conduire avec votre permis B une moto ou un scooter dont la cylindrée ne dépasse pas 125 cm3 (motocyclette légère) ou encore un scooter à trois roues (véhicules de la catégorie L5e d'une cylindrée supérieure à 50 cm3 et dont la vitesse maximale dépasse 45 km/h) sous réserve que votre permis ait été délivré depuis au moins deux ans et que vous ayez suivi une formation de sept heures dans une moto-école (comptez environ 300 €). En fin de formation, la moto-école délivre une attestation à présenter à la préfecture pour faire valider l'option A1 du permis. La conduite d'une 125 cm3 ou d'un scooter à trois roues sans avoir suivi la formation est sanctionnée par une contravention de 135 € et un retrait de trois points. Ces règles concernent tous les titulaires du permis B, quelle que soit la date d'obtention de celui-ci.
SavoirSi vous êtes titulaire du permis B depuis au moins 2 ans et pouvez justifier de la conduite d'une moto légère pendant la période 2006-2010, vous êtes dispensé de l'obligation de suivre la formation pratique de sept heures. La justification est apportée par un relevé d'informations fourni par l'assureur. Aucune condition tenant à une durée d'assurance n'est exigée pour bénéficier de cette dérogation.
Si vous avez obtenu votre permis dans un autre pays de l'Union européenne ou dans un pays appartenant à l'Espace économique européen, il est valable en France. Vous n'êtes pas obligé d'en demander l'échange contre un permis français lorsque vous vous installez en France. Vous pouvez vous contenter de le faire enregistrer à la préfecture de votre domicile. Cet enregistrement vous permettra d'obtenir plus facilement un duplicata en cas de vol ou de perte. Toutefois, l'échange est obligatoire pour ceux qui ont commis une infraction au Code de la route en France ayant entraîné une mesure de suspension, de retrait, d'annulation du permis ou encore un retrait de points (C. route art. R 222-2).
Si vous avez obtenu votre permis hors de l'Union européenne, votre permis étranger est valable pendant un an à compter de votre installation en France et peut être échangé (dans une préfecture ou sous-préfecture) contre un permis français sous certaines conditions (notamment qu'il soit en cours de validité). Passé ce délai, si vous conduisez en France sans avoir demandé l'échange de votre permis, vous commettez un délit.
Lorsque le permis de conduire français est invalidé, notamment en cas de perte totale des points, son titulaire ne peut plus conduire en France, même s'il est titulaire d'un permis obtenu à l'étranger.
Le permis de conduire français est valable dans tous les pays de l'Union européenne. En dehors de ces pays, un permis de conduire international peut être exigé pour circuler (se renseigner auprès du consulat du pays concerné avant le départ). Pour l'obtenir, vous devez vous adresser à une préfecture ou sous-préfecture muni de votre permis de conduire français, de deux photos d'identité (avec lunettes, le cas échéant) et d'une pièce d'identité avec photo. Le permis international est délivré gratuitement. Il est valable trois ans. En fait, il ne s'agit que d'une traduction du permis national en plusieurs langues, dont obligatoirement l'anglais, l'espagnol et le russe. Le permis international n'a pas de valeur en soi et doit être accompagné du permis de conduire français.
Si vous circulez à l'étranger avec votre voiture, vérifiez que votre contrat d'assurance couvre les déplacements dans le pays dans lequel vous vous rendez et n'oubliez pas votre carte verte d'assurance. Elle permet de prouver que vous êtes assuré pour les dommages que vous pourriez causer à autrui (au dos de cette carte, figurent les lettres internationales d'identification des pays dans lesquels vous pouvez circuler). En cas d'accident, le constat européen d'accident (ou constat amiable) doit être complété par les conducteurs en cause et adressé à votre assureur dans les 5 jours.
Le permis de conduire comporte en principe 12 points. Le nombre de points est automatiquement réduit lorsque le conducteur commet certaines infractions, en fonction d'un barème qui dépend de la gravité de l'infraction. La perte totale des points entraîne l'annulation du permis. La perte de points affecte le permis dans son ensemble (toutes catégories confondues), quel que soit le véhicule utilisé au moment de l'infraction.
Les nouveaux titulaires du permis (nouveaux conducteurs ou conducteurs dont le permis avait été invalidé ou annulé) ne se voient attribuer, lors de l'obtention du permis, que six points. A l'issue d'une période dite probatoire de deux ou trois ans, s'ils ne commettent pas d'infractions sanctionnées par un retrait de points, leur capital sera de 12 points (C. route art. L 223-1).
SavoirLes informations relatives à votre nombre de points sont enregistrées dans le fichier national des permis de conduire. Vous pouvez prendre connaissance de votre solde de points sur Internet, via le service Télépoints sur le site www.interieur.gouv.fr. Pour cela, vous avez besoin de votre numéro de permis et d'un code confidentiel qui figure sur le document qui vous a été remis en même temps que votre permis à puce (si votre permis de conduire est un ancien modèle, vous devez demander le code à votre préfecture, sur place ou par courrier). Les informations concernant votre capital points ne peuvent être communiquées qu'à la justice, aux forces de l'ordre, aux services des douanes et au préfet. En aucun cas, votre employeur ou votre assureur ne peuvent y avoir accès.
Le retrait de points du permis n'est possible que pour des infractions au Code de la route commises au moyen d'un véhicule pour lequel un permis de conduire est exigé. Si vous vous déplacez à vélo, à scooter (cylindrée inférieure à 125 cm3 ), en voiturette ou à pied, on ne peut pas vous retirer de points.
Attention, si les titulaires d'un permis de conduire sont à l'abri d'un retrait de points du permis dans ces situations, ils encourent en tant que conducteurs d'un véhicule toutes les sanctions prévues par le Code de la route. Et pour les infractions graves (telle la conduite en état d'ivresse ou sous l'emprise de stupéfiants), ils peuvent être condamnés par le juge judiciaire à des peines complémentaires pouvant consister en la suspension du permis de conduire.
Les permis nouvellement attribués ne sont affectés que de six points. L'acquisition des six points supplémentaires est progressive durant la période probatoire. Les conducteurs qui ne commettent pas d'infraction entraînant un retrait de points pendant leur période probatoire gagnent deux points par an pendant trois ans pour un permis passé de manière traditionnelle, trois points par an pendant deux ans pour un permis passé selon la formule de la conduite accompagnée.
En cas d'infraction, le nombre de points est réduit de un à six points pour une contravention, et de six points pour un délit.
Lorsque plusieurs infractions sont commises simultanément, le cumul des retraits de points est limité à huit points. Le titulaire d'un permis disposant d'un capital de 12 points ne peut donc pas voir son permis invalidé en une seule fois. Cela peut en revanche arriver au titulaire d'un permis probatoire s'il commet un délit, ou une contravention sanctionnée par un retrait de six points (conduite après consommation de stupéfiants par exemple).
AttentionLa conduite sans permis est un délit sanctionné, selon l'appréciation des juges, par un emprisonnement d'un an maximum et/ou une amende de 15 000 € (C. route art. L 221-1).
Le trafic de points est sévèrement réprimé : l'auteur d'une infraction sanctionnée par un retrait de points qui paie une personne pour qu'elle accepte d'être désignée à sa place comme conducteur encourt six mois de prison au maximum et/ou une amende de 15 000 € (C. route. art. L 223-9).
Le conducteur doit être informé qu'il est susceptible de perdre des points lorsqu'il a commis une infraction pour laquelle le retrait de points est prévu, ainsi que de l'existence d'un traitement automatisé des points du permis de conduire et de la possibilité d'accéder aux informations le concernant. L'administration n'est en revanche pas tenue d'indiquer au contrevenant le nombre exact de points qui sont susceptibles de lui être retirés.
Ces informations doivent figurer sur un document qui lui est remis directement par l'agent verbalisateur ou qui est envoyé à son domicile lorsque l'infraction a été constatée sans interception de la voiture.
La remise de ce document conditionne la légalité de la procédure du retrait de points. Mais peu importe la forme qu'il prend. Il peut s'agir du formulaire administratif spécifique prévu pour cette information ou de tout autre document, à condition que le conducteur soit informé des risques qu'il encourt s'il reconnaît la réalité de l'infraction, c'est-à-dire s'il choisit de payer l'amende forfaitaire.
C'est à l'administration d'apporter la preuve qu'elle a satisfait à son obligation d'information. La mention préimprimée portée sur les procès-verbaux selon laquelle le contrevenant a reçu l'information obligatoire préalable n'est pas suffisante. Elle peut néanmoins être retenue par les juges si d'autres éléments permettent d'établir qu'il a bien reçu cette information, par exemple s'il a signé le procès-verbal ou pris connaissance de son contenu sans élever d'objection.
Le retrait des points n'intervient pas au moment de la constatation de l'infraction. Il n'est effectif que lorsque la réalité de l'infraction a été établie. Celle-ci résulte de la survenance d'un des événements suivants :
- la condamnation définitive par l'autorité judiciaire, c'est-à-dire lorsque toutes les voies de recours auront été épuisées ou abandonnées ;
- le paiement de l'amende forfaitaire ou l'émission du titre exécutoire de l'amende forfaitaire majorée si l'infraction relève de cette procédure ;
- l'exécution d'une « composition pénale ». Il s'agit d'une procédure simplifiée, sans procès, consistant en une « transaction », entre le procureur de la République et le contrevenant, sur la sanction appliquée.
Le contrevenant en est officiellement informé par une simple lettre émanant du fichier des permis de conduire. Son permis de conduire n'est pas modifié : on ne reçoit pas de nouveau permis de conduire à la suite d'une décision de retrait de points.
Le paiement de l'amende forfaitaire entraîne reconnaissance définitive de la réalité de l'infraction, et donc réduction du nombre de points (Avis CE 26-7-2006 no 292750). Autrement dit, l'automobiliste qui s'est acquitté du paiement de l'amende forfaitaire ne peut plus contester la réalité de l'infraction.
Un contrevenant qui n'aurait pas reçu l'information obligatoire avant le paiement de l'amende forfaitaire, l'émission du titre exécutoire de l'amende forfaitaire majorée, l'exécution d'une « composition pénale » ou la saisine de l'autorité judiciaire peut demander l'annulation de la décision administrative de retrait de points en invoquant le caractère irrégulier de la procédure.
Il doit former un recours pour excès de pouvoir auprès du tribunal administratif de son lieu de résidence par lettre simple, accompagnée de la décision de retrait (le relevé intégral de points n'est pas suffisant). Le délai pour effectuer cette démarche est de deux mois francs à compter du jour où la décision de retrait de points ou d'annulation du permis a été notifiée.
La demande doit parvenir au tribunal avant l'expiration de ce délai : la date retenue est celle de l'enregistrement de la demande par le greffe et non celle de son expédition par La Poste. Une décision de retrait de points ou d'annulation du permis envoyée à une adresse erronée (par exemple, l'ancienne adresse du contrevenant figurant sur son permis de conduire) ne fait pas démarrer le délai de deux mois.
Lorsque la décision contestée est annulée par le juge administratif en raison de l'illégalité d'une décision de retrait de points résultant de la méconnaissance par l'administration de son obligation d'information, l'administration ne peut pas reprendre la procédure à raison des mêmes infractions. En clair, l'omission d'information du conducteur ne peut pas être régularisée après coup et le conducteur doit récupérer les points illégalement retirés. Lorsque des retraits de points ayant abouti à l'annulation d'un permis probatoire sont jugés illégaux, après la fin de la période probatoire, le permis est restitué avec 12 points, même si le titulaire n'a pas pu conduire pendant ce laps de temps, sauf si un autre retrait de points est intervenu entre-temps.
Monsieur le Président du tribunal administratif,
Le 14 décembre 2014, j'ai été verbalisé pour excès de vitesse par les services de police. Le 10 février 2015, j'ai été informé par lettre d'une mesure administrative de retrait de points.
Je conteste le bien-fondé de cette mesure et, par la présente requête, j'ai l'honneur de demander à votre juridiction d'annuler pour excès de pouvoir la décision administrative de retrait de points prise à mon encontre.
En effet, le document prévu aux articles L 223-3 et R 223-3 du Code de la route ne m'a pas été communiqué par les services de police préalablement à la décision administrative de retrait de points. Or, selon l'avis no 171045 rendu par le Conseil d'Etat le 22 novembre 1995, « l'accomplissement de cette formalité substantielle [...] conditionne la régularité de la procédure suivie et, partant, la légalité du retrait de points ».
Cette formalité n'ayant pas été accomplie, je conclus à l'irrégularité de cette procédure et demande à votre tribunal de faire droit à ma requête.
Je joins à la présente requête les pièces suivantes :
- copie de la décision administrative de retrait de points ;
- trois copies de la demande, signées et certifiées conformes par moi.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma haute considération.
Les décisions des tribunaux administratifs qui se prononcent sur des litiges relatifs aux permis de conduire ne sont pas susceptibles d'être soumises aux cours administratives d'appel pour un second examen de l'affaire au fond. La seule voie de recours contre un jugement du tribunal administratif est de saisir le Conseil d'Etat.
- 1 point |
Chevauchement d'une ligne continue Dépassement de moins de 20 km/h de la vitesse maximale autorisée |
- 2 points |
Dépassement de la vitesse maximale autorisée compris entre 20 et 30 km/h |
- 3 points |
Usage d'un téléphone tenu en main par le conducteur d'un véhicule en circulation Port à l'oreille d'un système pouvant émettre du son (oreillettes des téléphones, casques audio, etc.) Visionnage d'un film en conduisant Circulation sur la bande d'arrêt d'urgence Dépassement de la vitesse maximale autorisée compris entre 30 et 40 km/h Dépassement dangereux Franchissement d'une ligne continue Arrêt ou stationnement dangereux Non-respect des distances de sécurité entre véhicules Défaut de port d'un casque homologué par les conducteurs de motocyclettes Défaut de port de la ceinture de sécurité par les conducteurs (sauf dérogations) |
- 4 points |
Dépassement de la vitesse maximale autorisée compris entre 40 et 50 km/h Marche arrière ou demi-tour sur autoroute Non-respect de la priorité (intersection, piéton, etc.) Non-respect d'un « stop » ou d'un feu rouge Circulation en sens interdit |
- 6 points |
Dépassement de la vitesse maximale autorisée d'au moins 50 km/h Conduite d'un véhicule ou accompagnement d'un élève conducteur avec un taux d'alcool supérieur ou égal à 0,50 g par litre de sang ou en état d'ivresse manifeste Refus de se soumettre aux tests de dépistage de stupéfiants ou d'alcoolémie Délit de fuite Détention, transport et usage d'un avertisseur de radars Refus d'obtempérer Conduite en période de suspension de permis ou refus de restitution du permis Conduite après consommation de stupéfiants |
Lorsque le conducteur a perdu la totalité de ses points, il en est informé par lettre recommandée (imprimé 48 SI) adressée à son domicile ; notons qu'une notification faite à la résidence secondaire du conducteur a été validée par les juges (CE 29-1-2014 no 356812). Il doit restituer son permis à la préfecture dans les 10 jours à compter de la réception de cette lettre. S'il ne le fait pas, il est passible d'un emprisonnement de deux ans et/ou d'une amende de 4 500 € et encourt l'interdiction de conduire certains véhicules, y compris ceux pour lesquels un permis n'est pas exigé, pendant cinq ans au plus, l'obligation d'accomplir à ses frais un stage de sensibilisation à la sécurité routière et la confiscation de son véhicule (C. route art. L 223-5).
Toutefois, l'intéressé peut demander au tribunal administratif la suspension de l'annulation de son permis dans le cadre d'une procédure d'urgence (dite en référé) si cette annulation porte une atteinte grave et immédiate à l'exercice de sa profession ou à sa situation financière et s'il existe un doute sérieux sur la légalité des retraits de points ayant entraîné l'annulation du permis. Un chauffeur de taxi a ainsi été autorisé à conduire malgré la perte totale de ses points, dans l'attente de la décision statuant sur la régularité des retraits de points (CE 13-3-2009 no 322303).
Après l'annulation de son permis, le conducteur n'est autorisé à repasser le permis de conduire qu'après un délai de six mois à compter de la date de la restitution de son permis. Il doit au préalable être reconnu apte à la conduite en se soumettant, à ses frais, à un examen médical, clinique, biologique et psychotechnique. Le délai de six mois est porté à un an si le conducteur perd à nouveau la totalité de ses points dans un délai de cinq ans.
En principe, il doit repasser à nouveau le code et l'épreuve de conduite. Toutefois, s'il avait son permis depuis au moins trois ans, il est dispensé de repasser la conduite à condition qu'il dépose sa demande de permis dans les neuf mois suivant la restitution de son permis à la préfecture.
SavoirLe conducteur qui a perdu la totalité de ses points peut accomplir, pendant le délai de six mois qui lui est imposé avant de pouvoir repasser le permis, l'ensemble des démarches nécessaires à l'obtention d'un nouveau permis. En théorie, un conducteur privé de permis peut donc le repasser dès le premier jour du 7e mois suivant la restitution de son précédent permis.
Le titulaire d'un permis (probatoire ou non) voit automatiquement son capital porté à 12 points s'il ne commet aucune nouvelle infraction sanctionnée par un retrait de points pendant trois ans. Toutefois, le délai est ramené à deux ans pour les conducteurs ayant perdu des points à la suite de contraventions des trois premières classes ; en pratique, ouvrent droit à ce délai abrégé uniquement les infractions suivantes : circulation sur la bande d'arrêt d'urgence, chevauchement d'une ligne continue et changement de direction sans utilisation des clignotants. Le délai de deux ou trois ans est décompté à partir de la dernière condamnation définitive, de la dernière composition pénale, du paiement de la dernière amende forfaitaire ou de l'émission du titre exécutoire de la dernière amende forfaitaire majorée.
Les conducteurs qui n'ont perdu qu'un seul point de permis le récupèrent au bout de six mois seulement si aucune nouvelle infraction sanctionnée par un retrait de points n'a été commise. Le délai de six mois est décompté à partir de la même date que le délai de deux ou trois ans ci-dessus.
Il est également possible de reconstituer son capital de points en suivant à ses frais un stage de sensibilisation à la sécurité routière de deux jours (comptez environ 250 €). La liste des organismes assurant ces stages est disponible en préfecture.
Chaque stage permet de récupérer quatre points, sans que le nombre de points puisse excéder 12 après reconstitution (six pour les permis probatoires). La reconstitution prend effet le lendemain de la dernière journée de stage. Un délai minimum d'un an est obligatoire entre deux stages.
Les stages ordonnés par les juges ou proposés en alternative aux poursuites judiciaires ne donnent pas lieu à la reconstitution du capital de points.
Les points perdus à la suite d'une contravention passible d'une amende forfaitaire (contraventions des quatre premières classes) sont automatiquement réattribués au conducteur à l'expiration d'un délai de 10 ans, à condition que son permis n'ait pas entre-temps été annulé (perte totale des points). Ce délai de 10 ans est décompté à partir de la date de paiement de l'amende forfaitaire correspondante.
Les personnes titulaires d'un permis probatoire et qui ont commis une infraction entraînant un retrait d'au moins trois points (sans que le total atteigne six points, auquel cas le permis est invalidé) doivent obligatoirement participer à un stage.
L'obligation de suivre le stage découle du retrait de points. Le conducteur en est officiellement informé par lettre recommandée avec avis de réception. A compter de la date de signature de l'avis de réception ou de celle de l'avis de passage du facteur, lorsque la lettre n'a pas été réceptionnée, le conducteur dispose d'un délai de quatre mois pour suivre le stage.
Il s'expose à une contravention de 4e classe et à une suspension de son permis de conduire pour une durée de trois ans maximum. Ces sanctions s'ajoutent à celles initialement prononcées.
Le stage permet de demander l'interruption de la mise en recouvrement de l'amende ou, si elle a déjà été payée, son remboursement. Cette demande doit être adressée au comptable du Trésor du lieu où l'infraction a été commise. Elle doit être faite en utilisant le modèle remis par le responsable du stage. La demande doit être accompagnée d'une copie de l'attestation de fin de stage remise par le responsable de la formation et d'un relevé d'identité bancaire ou postal, lorsqu'il s'agit d'une demande de remboursement.
Le stage permet également la récupération de quatre points dans la limite des six points affectés au permis probatoire. Toutefois, un stage ne donne droit à récupération de points que tous les deux ans. Autrement dit, si vous vous rendez coupable d'une nouvelle infraction entraînant la perte d'au moins trois points (pendant la période probatoire) et moins de deux ans après avoir suivi un premier stage, vous devrez suivre un nouveau stage mais vous n'obtiendrez aucun point.
L'automobiliste est tenu de présenter immédiatement lors de tout contrôle (C. route art. R 233-1) :
- son permis de conduire ;
- la carte grise de la voiture ou, pour les voitures de location, la photocopie certifiée conforme de la carte grise (valable un an) ;
- une attestation d'assurance en cours de validité (carte verte).
En outre, doivent être apposés sur le pare-brise de la voiture :
- un certificat d'assurance en cours de validité (ce certificat reste valable pendant un mois après la date de fin de validité mentionnée dessus) ;
- une vignette de contrôle technique pour les voitures de plus de quatre ans.
Si vous n'êtes pas en mesure de présenter vos papiers, le barème des sanctions applicables est le suivant.
- Si vous ne présentez pas immédiatement votre permis de conduire, votre carte grise ou votre attestation d'assurance, vous êtes passible d'une contravention de 1e classe (amende forfaitaire de 11 € à 33 €) à condition de justifier de leur possession dans un délai de cinq jours en vous rendant au commissariat ou à la gendarmerie. Passé ce délai, vous êtes passible d'une contravention de 4e classe : amende forfaitaire de 90 € à 375 €.
- Si vous avez oublié d'apposer sur votre pare-brise un certificat d'assurance en cours de validité, vous êtes passible d'une contravention de 2e classe : amende forfaitaire de 22 € à 75 €.
- Si vous n'êtes pas en mesure de présenter un document justificatif de contrôle technique, vous êtes passible d'une contravention de 4e classe : amende forfaitaire de 90 € à 375 €.
Contrairement aux contrôles douaniers des véhicules qui sont autorisés sans restriction, les contrôles effectués par la police ou la gendarmerie sont soumis à certaines conditions.
- le fonctionnaire souhaite vérifier que votre véhicule respecte le Code de la route. Par exemple, il vous demande d'ouvrir votre boîte à gants pour s'assurer que votre voiture n'est pas équipée d'un avertisseur de radars. Ce n'est pas véritablement une fouille mais une simple vérification, qui suppose que vous soyez présent. Si vous refusez d'obéir, vous risquez jusqu'à trois mois de prison et 3 750 € d'amende ainsi qu'une suspension maximale de trois ans de votre permis (en plus d'une réduction de la moitié de vos points).
- le contrôle est réalisé en exécution de réquisitions du procureur de la République (recherche d'infractions spécifiques comme le terrorisme, le vol ou le recel, pour une durée limitée à 48 heures maximum) : la fouille est obligatoirement réalisée par un officier de police judiciaire (OPJ) assisté éventuellement d'agents. Si vous rouliez, votre présence est obligatoire et votre voiture ne peut être immobilisée que le temps strictement nécessaire à la recherche. Si votre voiture était stationnée, en votre absence, l'officier demande à un témoin d'assister à la fouille (sauf risque grave pour la sécurité des personnes et des biens). Vous n'avez pas le droit de vous opposer au contrôle ; si vous résistez vous pouvez être arrêté pour outrage ou rébellion.
- les forces de l'ordre soupçonnent le conducteur ou le passager d'un véhicule d'avoir participé à un crime ou un délit (mais pas une simple contravention). Si ce soupçon est fondé sur des éléments objectifs, l'OPJ est en droit de fouiller le véhicule sans autorisation du procureur. Le contrôle se déroule dans les mêmes conditions que celui sur réquisitions.
- la fouille est destinée à éviter une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens. Votre accord est nécessaire. Mais si vous refusez, l'OPJ ou son adjoint peuvent demander au procureur l'autorisation de passer outre. En attendant, le véhicule peut être retenu 30 minutes au maximum.
Concernant la carte grise, le propriétaire d'un véhicule doit déclarer son changement d'adresse dans le mois qui suit le déménagement, au moyen de l'imprimé Cerfa no 13750*03 (demande de certificat d'immatriculation d'un véhicule), disponible dans les préfectures ou sous-préfectures et sur Internet (www.intérieur.gouv.fr). Cette déclaration peut être effectuée dans n'importe quelle préfecture ou sous-préfecture.Il est également possible de faire cette démarche directement par Internet si la voiture est déjà immatriculée dans le nouveau système d'immatriculation des véhicules. A défaut, le propriétaire est passible d'une contravention de 4e classe (amende forfaitaire de 90 € à 375 €).
Si le véhicule n'est pas encore immatriculé dans le nouveau système d'immatriculation des véhicules (SIV), une nouvelle carte grise est établie et le véhicule se voit attribuer un nouveau numéro d'immatriculation (composé de deux lettres, trois chiffres, deux lettres). La nouvelle carte est envoyée à domicile.
Si le véhicule est déjà entré dans le SIV, la carte grise n'est pas remplacée et le numéro d'immatriculation ne change pas. Dans ce cas, une étiquette autocollante comportant la nouvelle adresse est envoyée au propriétaire ; elle doit simplement être apposée sur la carte grise.
Ces formalités sont gratuites.
S'agissant du permis de conduire, vous n'avez pas à faire changer l'adresse figurant dessus.
Pour les successions ouvertes depuis le 18 février 2015, le conjoint survivant ou l'héritier copropriétaire peut demander l'attribution préférentielle de la voiture du défunt si elle lui est nécessaire pour les besoins de la vie courante ou pour l'exercice de sa profession. Celui qui reprend la voiture doit faire établir une carte grise à son nom. En plus des documents habituels, la demande de nouvelle carte grise doit comporter soit une attestation du notaire chargé de la succession (certifiant que M..., né(e) le... à..., est décédé(e) le... à..., et que dans la succession se trouve le véhicule désigné ci-après...), soit un acte de notoriété ou certificat de propriété établi par un juge d'instance, soit un certificat d'hérédité délivré par le maire. En présence de plusieurs héritiers, il faut joindre également une lettre de désistement de tous les autres héritiers en faveur de celui qui demande l'immatriculation du véhicule ou un certificat du notaire constatant leur accord pour attribuer la voiture à l'un d'entre eux.
Aucun délai n'est prévu pour effectuer le changement de nom sur la carte grise. Toutefois, cette démarche doit être effectuée avant toute revente à un tiers sauf dans les deux cas suivants :
- lorsque la revente intervient dans les trois mois du décès du titulaire de la carte grise ;
- si le véhicule n'a pas circulé depuis le décès du titulaire.
Dans ce dernier cas, les héritiers devront remettre à l'acheteur une attestation sur l'honneur certifiant que la voiture n'a pas circulé depuis le décès du titulaire de la carte grise.
AttentionN'oubliez pas d'informer l'assureur du transfert de propriété au nom de l'héritier. Le contrat d'assurance continue obligatoirement à produire ses effets au bénéfice de l'héritier, mais le nouveau propriétaire comme l'assureur ont la possibilité de le résilier. L'assureur dispose de trois mois à partir du jour où le transfert a été demandé pour résilier le contrat. Aucun délai légal n'est prévu pour l'héritier : ce dernier a donc intérêt à le résilier avant l'échéance de la prochaine prime.
D'abord déclarer la perte ou le vol des papiers (carte grise, permis de conduire, etc.) auprès des services compétents. La déclaration doit être effectuée :
- en cas de perte de la carte grise ou du permis de conduire, auprès d'un service de police ou d'une gendarmerie, de la préfecture ou des sous-préfectures du département de son domicile ;
- en cas de vol, auprès d'un service de police ou de gendarmerie.
L'attestation remise par ces services est valable pour circuler pendant un mois, en cas de vol ou de perte de la carte grise, et pendant deux mois en cas de vol ou de perte du permis de conduire. Passé ces délais, le titulaire doit demander la délivrance d'un duplicata.
La demande de duplicata de carte grise (accompagnée de certains justificatifs : déclaration de perte ou de vol, preuve de la visite technique si la voiture a plus de quatre ans, etc.) est effectuée auprès de la préfecture ou de la sous-préfecture de votre choix. Le duplicata est payant (prix variable selon les départements).
La preuve du contrôle technique peut être apportée par la présentation du procès-verbal de visite technique ou d'une attestation délivrée par le centre de contrôle.
La demande de duplicata du permis de conduire (accompagnée de certains documents : déclaration de perte ou de vol, deux photographies, etc.) est effectuée auprès de la préfecture ou de n'importe quelle sous-préfecture du département du demandeur. La délivrance d'un duplicata est payante (timbre fiscal de 25 €) si l'ancien permis ne peut pas être présenté (perte, vol).
Les conducteurs titulaires d'un permis probatoire doivent apposer à l'arrière de leur voiture (mais pas sur la vitre arrière) un écusson portant la lettre A de couleur rouge. La non-apposition de cet écusson est sanctionnée par une contravention de 2e classe.
Ils doivent respecter les limites de vitesse suivantes :
- 110 km/h sur les sections d'autoroutes où la limite normale est fixée à 130 km/h ;
- 100 km/h sur les sections d'autoroutes où cette limite est plus basse ainsi que sur les routes à deux voies séparées par un terre-plein central ;
- 80 km/h sur les autres routes (hors agglomération).
Depuis le 1er juillet 2015, le taux d'alcoolémie autorisé est abaissé à 0,2 g/l pour les titulaires d'un permis probatoire. Le non-respect de ce seuil est sanctionné par une contravention de 4e classe (amende forfaitaire de 135 €) et un retrait de six points (Décret 2015-743 du 24-6-2015).
Lorsqu'ils commettent une infraction entraînant une perte d'au moins trois points de leur permis de conduire, ils doivent suivre à leurs frais un stage de sensibilisation à la sécurité routière (voir no 3078).
Les titulaires du permis depuis moins d'un an, qui comettent une infraction entraînant un retrait de six points, le perdent automatiquement (voir no 3062).
En principe, c'est le conducteur qui est responsable des infractions qu'il commet au volant d'une voiture. Mais si le conducteur n'a pas été identifié, c'est le titulaire de la carte grise qui est responsable du paiement de certaines amendes.
En cas de location, cette responsabilité pèse dans les mêmes conditions sur le locataire de la voiture.
De quelles amendes s'agit-il ? En premier lieu, de celles qui concernent les infractions aux règles du stationnement et à l'acquittement des péages. Le propriétaire de la voiture ne peut échapper à sa responsabilité pécuniaire que s'il apporte la preuve d'un événement de force majeure ou fournit des renseignements qui permettent d'identifier le conducteur de la voiture au moment de l'infraction. Le propriétaire a tout intérêt à apporter ces éléments de preuve au moment où il conteste l'amende forfaitaire plutôt qu'à attendre sa comparution devant le tribunal.
En second lieu, le propriétaire de la voiture est responsable du paiement des amendes pour excès de vitesse, pour non-respect d'un stop, d'un feu rouge, de la distance minimale de sécurité entre deux véhicules ou pour circulation sur des voies réservées à certaines catégories de véhicules. Il peut y échapper s'il apporte la preuve que sa voiture a été volée, détruite, vendue ou cédée avant que l'infraction ait été constatée ou qu'il n'est pas l'auteur de l'infraction ; peut constituer une telle preuve l'attestation d'un tiers (l'employeur par exemple) indiquant que la personne incriminée ne pouvait pas se trouver là où l'infraction a été constatée. La force majeure peut aussi être invoquée mais autant dire qu'elle est très rarement retenue. Ces éléments de preuve doivent être apportés au moment de la contestation de l'amende forfaitaire. En pratique, le propriétaire doit remplir le formulaire de « requête en exonération » qui figure au dos de l'avis de contravention et joindre les pièces justificatives demandées (voir no 3216).
Si le titulaire de la carte grise règle l'amende forfaitaire et si l'infraction est sanctionnée par un retrait de points, c'est lui qui se voit retirer des points sur son permis. Il ne peut pas soutenir ensuite devant le juge administratif, dans son recours contestant le retrait de points, qu'il n'est pas l'auteur de l'infraction.
Les mentions d'un procès-verbal relatives à la constatation d'une infraction font foi jusqu'à preuve du contraire. C'est donc au contrevenant d'apporter la preuve contraire, soit par écrit, soit par témoignage : témoignage de riverains pour prouver le mauvais fonctionnement d'un parcmètre, photographie du lieu pour apporter la preuve d'une absence de signalisation. Ces preuves devront être fournies à l'appui de la réclamation.
Un procès-verbal n'a de valeur probante que s'il est régulier dans la forme, si son auteur a agi dans l'exercice de ses fonctions et rapporté ce qu'il a vu ou constaté personnellement.
Pour être régulier, le procès-verbal doit au moins comporter les mentions suivantes : la nature, le lieu, la date et l'heure de l'infraction ainsi que la mention du texte prévoyant l'infraction, le numéro d'immatriculation, la marque et le type de la voiture, les éléments servant à identifier l'agent verbalisateur (au minimum son numéro de matricule) ainsi que sa signature. Si l'une de ces mentions manque ou est erronée, le procès-verbal ne peut servir de fondement aux poursuites.
Les éléments servant à identifier l'agent verbalisateur sont importants car ils permettent de vérifier que ce dernier est effectivement compétent pour constater l'infraction. Par exemple, les agents des services publics de transport en commun ne peuvent constater que les infractions qui affectent la circulation, l'arrêt ou le stationnement des véhicules de transport en commun. Les agents de police municipale sont habilités à constater toutes les infractions relatives aux règles du stationnement et la plupart de celles relatives aux règles de la circulation lorsqu'elles sont commises sur le territoire de la commune.
Quand l'acheteur d'une voiture d'occasion n'a pas fait modifier le nom du propriétaire sur la carte grise, c'est l'ancien propriétaire qui reçoit les amendes. Pour contester l'infraction, il doit envoyer par lettre recommandée avec demande d'avis de réception, à l'adresse indiquée sur le procès-verbal, une copie de sa déclaration de cession (Cerfa no 13754*02) et de son accusé d'enregistrement dans le système d'immatriculation des véhicules (SIV). La responsabilité pécuniaire ou pénale reposera alors sur le nouveau propriétaire. Même si l'ancien propriétaire n'a pas envoyé à la préfecture le certificat de cession et que la carte grise est restée à son nom, il n'est pas responsable des infractions commises par le nouveau propriétaire, dès lors qu'il est établi que le véhicule avait bien été vendu à la date des infractions à un acheteur identifié (Cass. crim.C. cass. 28-1-2014 no 13-81.574).
Vous avez été verbalisé car vous étiez mal stationné. Vous ne contestez pas la réalité de l'infraction mais vous demandez au service qui a émis la contravention (indiqué sur l'avis que vous avez trouvé sur votre pare-brise : préfecture de police, commissariat, etc.) d'être dispensé du paiement de l'amende en raison de circonstances particulières (une visite urgente chez le médecin, votre état de santé, votre âge avancé, etc.). Il est inutile de solliciter la bienveillance des autorités si vous ne pouvez pas faire état de motifs sérieux (par exemple, vous vous êtes garé sur une place livraison pour aller au tabac parce que vous ne trouviez pas de place ailleurs !). Envoyez le courrier suivant, de préférence en recommandé avec accusé de réception, très rapidement car vous n'avez que 45 jours à compter de l'infraction pour régler l'amende avant qu'elle ne soit majorée. A défaut, vous devrez vous résoudre à payer.
Monsieur le Préfet,
Le 10 mai 2015, ma voiture étant garée en double file boulevard Ducrépuscule, j'ai été verbalisé par vos services pour stationnement gênant. Je ne conteste pas la réalité de cette infraction mais je sollicite une mesure de bienveillance de votre part pour les raisons suivantes.
Mon fils de six mois souffrait d'une bronchiolite et j'avais rendez-vous ce jour-là chez le pédiatre pour vérifier l'évolution de son affection. Le parking situé à proximité du cabinet du pédiatre était complet. N'ayant pu trouver de place libre dans la rue sur un emplacement autorisé, j'ai garé mon véhicule en double file en prenant garde qu'il dérange le moins possible les autres usagers. Je n'avais pas d'autre choix si je voulais être à l'heure pour ce rendez-vous important.
J'espère que vous tiendrez compte de ces circonstances particulières et que vous voudrez bien intervenir en ma faveur afin que je sois exonéré du paiement de l'amende de 35 €.
Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l'assurance de ma haute considération.
En l'absence d'un arrêté municipal imposant le stationnement payant, vous ne pouvez pas être verbalisé pour ce motif. Cet arrêté doit être motivé : il doit préciser la raison pour laquelle le stationnement payant a été institué (faciliter la circulation, permettre la rotation des voitures stationnées, etc.). Vous ne pouvez pas être sanctionné pour défaut d'affichage du ticket de stationnement si l'arrêté municipal n'impose pas cet affichage.
Mais il est inutile d'invoquer l'absence de vérification des horodateurs pour contester une contravention relative au stationnement payant : ces appareils ne sont pas soumis à un contrôle périodique de l'Etat. C'est donc à l'automobiliste d'apporter la preuve de leur mauvais fonctionnement (heure indiquée inexacte, décompte du temps erroné, etc.).
Quant à l'absence de panneaux de signalisation aux abords des zones de stationnement payant, elle n'est pas retenue par les juges pour écarter l'infraction car la mise en place de tels panneaux est facultative. Le marquage au sol et la présence de l'horodateur suffisent à eux seuls pour établir le caractère payant de la zone de stationnement.
SavoirDans les zones autorisant le stationnement gratuit pour une durée limitée (zone bleue), vous devez utiliser un modèle de disque qui ne laisse apparaître que l'heure d'arrivée du véhicule. Il est gradué en heures, demi-heures et en tranches de 10 minutes. Si vous utilisez un modèle non conforme ou si vous ne mettez pas de disque, vous encourez une amende de 17 €.
En cas d'infraction aux dispositions relatives au stationnement, l'agent qui constate l'infraction peut demander la mise en fourrière de la voiture lorsque le conducteur est absent ou refuse de faire cesser le stationnement irrégulier. Cette mise en fourrière peut être précédée par une immobilisation de la voiture par un moyen mécanique (sabot). Toutefois, la mise en fourrière de la voiture ne peut être demandée que pour les infractions relatives au stationnement (C. route art. L 325-1) :
- abusif : voiture garée au même endroit plus de sept jours consécutifs ;
- gênant : sur un trottoir, un accotement pour piétons, un emplacement de stationnement réservé (police, pompiers), en double file, etc. ;
- dangereux : stationnement à proximité du sommet d'une côte, d'un passage à niveau, d'un virage, dans un tunnel et d'une manière générale lorsque la visibilité est insuffisante.
Pour les infractions relatives au stationnement payant ou stationnement alterné, la mise en fourrière de la voiture ne peut pas être demandée.
La décision de mise en fourrière doit être prise par un officier de police judiciaire ou un agent de police judiciaire adjoint, chef de la police municipale ou occupant ces fonctions, éventuellement saisi par l'agent de police judiciaire ou municipal qui a constaté l'infraction. Cet officier ou agent, ou l'agent placé sous leur autorité, doit désigner la fourrière dans laquelle la voiture sera transférée en apposant sur celle-ci un signe distinctif et rédiger :
- une fiche descriptive de la voiture, c'est-à-dire un état sommaire extérieur et intérieur de la voiture (sans l'ouvrir) ; cette fiche doit être établie avant que ne commencent les opérations de mise en fourrière et si possible en présence du propriétaire et du préposé à l'enlèvement ;
- un procès-verbal sur lequel il mentionne les motifs de la mise en fourrière et l'heure d'appel du véhicule d'enlèvement.
Vérifiez la qualification de la contravention retenue à votre encontre : stationnement gênant, abusif ou dangereux. Si les faits qui vous sont reprochés ne correspondent pas à la définition de ces types d'infractions, vous pouvez contester le procès-verbal établi à votre encontre.
Lorsque la voiture est réclamée dans un délai de trois jours suivant la mise en fourrière, elle est restituée à son propriétaire après paiement des frais d'enlèvement (116,56 € maximum ; 126 € dans les villes de plus de 400 000 habitants ; 150 € à Paris) et des frais de garde en fourrière (6,18 € maximum par jour à compter du jour de l'enlèvement jusqu'à la date de restitution ; 10 € dans les villes de plus de 400 000 habitants ; 29 € à Paris). A Paris, si vous pensez que votre véhicule a été enlevé par les services de la fourrière, allez sur www.fourriere.interieur.gouv.fr, muni de votre numéro d'immatriculation.
Lorsque la voiture n'est pas réclamée dans le délai de trois jours, la fourrière ordonne une expertise de la voiture. La mise en fourrière est notifiée au propriétaire de la voiture par lettre recommandée avec avis de réception, dans un délai de cinq jours ouvrables à compter de la mise en fourrière. Un double de la fiche descriptive est joint à la notification en cas d'absence du conducteur au moment de la mise en fourrière ainsi que la décision de classement prise par l'expert. Cette notification vaut mise en demeure du propriétaire de retirer sa voiture avant l'expiration d'un délai de 30 jours (ou de 10 jours pour les voitures déclarées par l'expert hors d'état de circuler et dont la valeur marchande est inférieure à 765 €).
Ces délais courent un jour franc après la date de notification. En l'absence de réponse du propriétaire dans les délais, la voiture sera remise aux services des domaines pour être vendue ou détruite.
La voiture est restituée à son propriétaire après paiement des frais d'enlèvement, des frais de garde en fourrière et des frais d'expertise (61 €). Toutefois, si à la demande du propriétaire, une contre-expertise a été effectuée et qu'elle infirme l'expertise initiale, les frais d'expertise et de contre-expertise ne sont pas dus.
Si vous assistez aux opérations préalables à l'enlèvement de votre voiture (apposition de l'étiquette « enlèvement demandé »...), vous pouvez la reprendre immédiatement si les opérations matérielles de mise en fourrière n'ont pas commencé, y compris lorsque votre voiture est immobilisée par un sabot.
On considère que ces opérations n'ont débuté qu'à partir du moment où deux roues au moins de la voiture ont quitté le sol, lorsque le transfert est effectué par un véhicule d'enlèvement, ou à partir du commencement du déplacement de la voiture lorsque la voiture est remorquée, quel que soit le procédé utilisé.
Si vous avez regagné votre voiture avant l'arrivée du véhicule d'enlèvement, vous n'avez aucuns frais à payer sauf, le cas échéant, ceux relatifs à la pose du sabot qui s'élèvent à 7,60 € et ce, même si le véhicule d'enlèvement a déjà été appelé et a déjà quitté son garage.
Si le véhicule d'enlèvement ou de remorquage est déjà sur les lieux, vous devrez régler les frais d'opérations préalables à la mise en fourrière (15,20 €) mais vous n'aurez pas de frais d'enlèvement à payer.
En revanche, si les opérations de mise en fourrière ont déjà commencé, vous ne pouvez pas en principe les interrompre. Toutefois, vous pouvez être autorisé à reprendre immédiatement votre voiture à condition de régler les frais d'enlèvement ou de vous engager par écrit à les régler.
Dans tous les cas, vous devrez payer le montant de l'amende pour infraction aux règles du stationnement.
Les excès de vitesse sont des contraventions sanctionnées dans les conditions suivantes (pour les limitations de vitesse applicables aux jeunes conducteurs : voir no 3114).
Dépassement (par rapport à la vitesse maximum autorisée) |
Amende forfaitaire |
Amende judiciaire |
Retrait de points |
Suspension du permis | |
---|---|---|---|---|---|
Minimum |
Maximum | ||||
Moins de 20 km/h hors agglomération |
45 € |
180 € |
450 € maximum (*) |
1 point |
non |
Moins de 20 km/h en agglomération (lorsque la vitesse est limitée à 50 km/h ou moins) |
90 € |
375 € |
750 € maximum (*) |
1 point |
non |
Entre 20 km/h et 49 km/h (en et hors agglomération) |
90 € |
375 € |
750 € maximum (*) |
Dépassement compris : - entre 20 km/h et moins de 30 km/h : 2 points |
non |
- entre 30 km/h et moins de 40 km/h : 3 points - entre 40 km/h et moins de 50 km/h : 4 points |
3 ans maximum | ||||
A partir de 50 km/h |
|
|
1 500 € maximum |
6 points |
3 ans maximum (sans possibilité d'aménagements pour l'activité professionnelle) |
* Applicable lorsque l'amende forfaitaire n'a pas été payée et que le contrevenant a présenté une réclamation. |
Lorsque l'excès de vitesse dépasse de 40 km/h ou plus la vitesse maximum autorisée, les forces de l'ordre sont en outre autorisées à procéder au retrait immédiat du permis de conduire. La durée de ce retrait ne peut pas dépasser 72 heures. Mais pendant ce délai, le préfet peut prononcer la suspension du permis de conduire pour une durée de six mois maximum.
Les forces de l'ordre peuvent même, sur autorisation du procureur de la République, immobiliser le véhicule sur-le-champ, avec mise en fourrière, lorsque l'excès de vitesse dépasse de 50 km/h ou plus la vitesse maximum autorisée.
C'est un délit spécifique qui concerne les cas de récidive : il s'applique lorsqu'un conducteur déjà condamné définitivement pour un excès de vitesse d'au moins 50 km/h commet la même infraction dans le délai de trois ans. Le point de départ de ce délai est la date à laquelle sa première condamnation est devenue définitive.
Ce délit est sanctionné selon l'appréciation des juges par une peine de prison de trois mois maximum et une amende de 3 750 € maximum.
Lorsque la réalité de l'infraction est établie par une condamnation définitive, elle entraîne automatiquement une perte de six points du permis de conduire.
AttentionLes juges peuvent prononcer des sanctions complémentaires : suspension temporaire du permis de conduire pour une durée maximale de trois ans, interdiction de conduire pendant cinq ans au plus certains véhicules, y compris ceux pour lesquels le permis n'est pas obligatoire, obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière, etc. En plus, la voiture est automatiquement confisquée, si le conducteur en est propriétaire, sauf décision contraire du juge spécialement motivée.
Les excès de vitesse sont constatés au moyen de radars fixes (vitesse contrôlée à un endroit déterminé ou sur un tronçon) ou mobiles (embarqués à bord d'un véhicule banalisé). Ces appareils sont le premier maillon d'une procédure automatisée : ils sont reliés à un centre national qui, après identification du véhicule par interrogation du fichier des cartes grises, édite l'avis de contravention sous le contrôle d'un officier de police judiciaire. L'avis de contravention est ensuite envoyé au propriétaire du véhicule (titulaire de la carte grise) par lettre simple. Le propriétaire doit alors payer l'amende « minorée » dans les 15 jours (ou l'amende forfaitaire dans les 45 jours) ou préciser le nom du conducteur auquel il avait confié son véhicule. Il peut également contester le bien-fondé de la contravention en retournant par lettre recommandée avec avis de réception le formulaire de requête en exonération, joint à l'avis de contravention, mais dans ce cas il doit verser le montant de l'amende forfaitaire à titre de consignation jusqu'à la décision judiciaire.
Avant de contester, le propriétaire du véhicule peut réclamer la photographie à l'origine de la contravention. Cette demande ne nécessite pas de consignation. La consignation n'est pas non plus exigée si le propriétaire apporte la preuve que le véhicule a été volé ou détruit. La consignation est remboursée si, après contestation, la contravention est classée sans suite ou si la juridiction saisie prononce une relaxe.
Après paiement de l'amende ou décision judiciaire définitive, le fichier national des permis de conduire est alimenté pour procéder au retrait de points consécutif à l'excès de vitesse.
SavoirLes automobilistes bénéficient d'un délai de paiement supplémentaire de 15 jours s'ils paient leur amende par carte bancaire, sur Internet (www.amendes.gouv.fr), par téléphone (au 08 11 10 10 10) ou par tout moyen de paiement auprès des débitants de tabac ou des trésoreries équipés pour le télépaiement. Ils ont alors 30 jours pour payer l'amende minorée et 60 jours pour payer l'amende forfaitaire avant majoration.
Les excès de vitesse sont constatés au moyen de radars installés de manière temporaire par les forces de l'ordre le long des routes (ou embarqués dans un véhicule), y compris les voies privées. Les infractions constatées donnent lieu à la rédaction d'un procès-verbal par les agents ayant personnellement constaté l'infraction.
L'appareil doit être utilisé conformément aux prescriptions du constructeur. A défaut, les indications fournies par le radar perdent leur force probante.
Ces radars doivent faire l'objet d'une vérification annuelle. Les tribunaux sont très attentifs au respect de cette obligation et exigent que les procès-verbaux mentionnent le moyen de contrôle utilisé (marque, type et numéro du radar utilisé), radar fixe ou mobile, et la date de sa dernière vérification annuelle. En l'absence d'une de ces mentions permettant de s'assurer de la fiabilité de l'appareil, les juges considèrent qu'un doute existe sur la vitesse, qui doit profiter au contrevenant.
Le procès-verbal n'est valable que s'il comporte le nom et la signature de l'un au moins des agents qui a personnellement constaté l'infraction : celui qui a mis en oeuvre le radar ou celui qui, placé à distance, reçoit et consigne les indications du premier.
Les contraventions comportent trois volets : l'agent verbalisateur remet au contrevenant les deux premiers, intitulés « carte de paiement » et « avis de contravention », et conserve le 3e qui constitue le procès-verbal proprement dit. Pour contester la validité d'un procès-verbal, il faut en demander une copie. La demande doit être effectuée par lettre recommandée au greffe du tribunal : cette copie ne peut en principe être refusée.
La détention et l'usage d'un avertisseur de radars sont sanctionnés par une contravention de 5e classe (amende maximum de 1 500 €) et le retrait de 6 points de permis. En revanche, les « outils d'aide à la conduite » sont autorisés. Ils ne peuvent pas indiquer un point fixe sur les écrans mais uniquement les « zones accidentogènes pouvant contenir un radar » : section d'au moins 4 km sur autoroutes, 2 km hors agglomération et 300 mètres en agglomération.
De manière à éviter toute ambiguïté quant à la qualification de l'infraction et au nombre de points susceptibles d'être perdus pour excès de vitesse, les agents doivent porter sur le procès-verbal le type de voie empruntée (autoroute, route à grande circulation, etc.), la vitesse maximale autorisée, la vitesse enregistrée par l'appareil de mesure ainsi que celle retenue pour qualifier l'infraction. Cette dernière est obtenue après soustraction d'une marge d'erreur de l'appareil (variable selon le radar utilisé), fixée au minimum à 5 km/h pour les vitesses inférieures à 100 km/h et à 5 % pour les vitesses supérieures à 100 km/h.
Le dépistage des stupéfiants est obligatoire pour tout conducteur impliqué dans un accident corporel. Il est facultatif en présence d'un conducteur impliqué dans un accident quelconque de la circulation ou qui est l'auteur présumé d'une infraction punie d'une suspension du permis de conduire (conduite en état d'ivresse, notamment) ou relative à la vitesse, au port de la ceinture ou du casque. Enfin, les forces de l'ordre peuvent demander le dépistage de tout conducteur « à l'encontre duquel il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu'il a fait usage de stupéfiants ». En cas de conduite accompagnée, l'accompagnateur de l'élève conducteur est soumis au dépistage dans les mêmes conditions que le conducteur.
Ces opérations s'effectuent en deux étapes : une première analyse au moyen de tests salivaires permet de présumer la présence de stupéfiants dans l'organisme (opiacés, cannabis, amphétamine et cocaïne). En cas de résultat positif ou si le conducteur refuse ou est dans l'impossibilité de subir le dépistage, les forces de l'ordre font procéder à un examen médical, clinique et biologique (prise de sang) en vue de rechercher et doser les stupéfiants. Le coût du dépistage est supporté par le contrevenant. A la différence de l'alcool, il n'y a pas de seuil légal en dessous duquel la conduite sous l'influence de stupéfiants est admise. L'infraction est donc constituée dès lors que l'usage de drogue est établi par une analyse sanguine, quel que soit le taux de drogue détecté.
La conduite sous l'empire de plantes ou de substances classées comme stupéfiants (ou le refus de se soumettre au dépistage) constitue un délit. Elle est sanctionnée, selon l'appréciation des juges, par une peine principale de prison de deux ans maximum et/ou 4 500 € d'amende maximum. Elle entraîne de plein droit la perte de six points du permis de conduire. Le conducteur doit également régler les frais de procédure devant le tribunal correctionnel (90 €) et une somme de 210 € pour couvrir les frais d'analyses toxicologiques.
Si le conducteur se trouvait également sous l'influence de l'alcool, la peine est portée à trois ans de prison maximum et/ou 9 000 € d'amende maximum. Ces peines sont lourdement aggravées lorsque le conducteur sous l'influence de stupéfiants s'est rendu coupable d'homicide ou de blessures involontaires. Des peines complémentaires peuvent être prononcées par les juges (suspension pour une durée de trois ans ou plus ou annulation du permis de conduire, interdiction de conduire pendant cinq ans au plus certains véhicules, y compris ceux pour lesquels un permis n'est pas obligatoire, obligation d'accomplir un stage payant de sensibilisation aux dangers des produits stupéfiants). En cas de récidive, le permis est automatiquement annulé et le conducteur se voit confisquer automatiquement son véhicule, sauf décision contraire motivée du juge.
En outre, le conducteur qui est sous l'empire de stupéfiants commet une faute qui, sur le plan de la responsabilité civile, est de nature à limiter ou exclure son droit à indemnisation.
L'état d'alcoolémie est caractérisé par la présence d'un taux d'alcool pur dans le sang supérieur ou égal à 0,50 gramme par litre ou par la présence dans l'air exprimé d'une concentration d'alcool pur supérieure ou égale à 0,25 mg par litre. Pour les conducteurs de transports en commun, ces taux sont abaissés à 0,2 g/l ou 0,1 mg/l ; il devrait également être ramené de 0,5 g/l à 0,2 g/l pour les conducteurs novices selon le plan pour la sécurité routière présenté en janvier 2015 par le ministre de l'Intérieur.
Le dépassement de ce taux constitue une contravention de 4e classe. Au-delà de 0,80 g d'alcool par litre de sang (0,4 mg par litre d'air expiré), le conducteur commet un délit (C. route art. L 234-1).
Consommation d'alcool |
Taux d'alcoolémie mesuré 30 min après un repas (en gramme par litre de sang) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Homme |
Femme | |||||
Poids en kilos |
Poids en kilos | |||||
70 |
80 |
90 |
50 |
60 |
70 | |
2 verres * |
0,3 |
0,3 |
0,2 |
0,5 |
0,4 |
0,3 |
3 verres * |
0,5 |
0,4 |
0,4 |
0,7 |
0,6 |
0,5 |
4 verres * |
0,6 |
0,5 |
0,5 |
0,9 |
0,8 |
0,7 |
5 verres * |
0,8 |
0,7 |
0,6 |
1,2 |
1,0 |
0,9 |
* Un verre de vin à 12 o (10 cl) = un verre de digestif à 45 o (2,5 cl) = un demi de bière à 5 o (25 cl). |
Le meilleur moyen de connaître son taux d'alcoolémie est encore de le mesurer soi-même au moyen d'un éthylotest certifié « NF » et d'éviter de conduire en cas de dépassement du seuil autorisé. Sur ce point, retenez que si l'éthylotest est obligatoire dans chaque véhicule à moteur (voiture, moto, camion, etc.), son défaut n'est pas sanctionné (C. route art. R 234-7).
Le dépistage de l'état alcoolique est obligatoire pour tout conducteur, auteur présumé d'une infraction grave au Code de la route entraînant la suspension du permis (y compris lorsque l'infraction est commise au guidon d'une moto, d'un cyclomoteur, etc.), et pour toute personne impliquée dans un accident de la circulation ayant occasionné un dommage corporel. En cas d'accident, le dépistage concerne toutes les personnes susceptibles d'engager leur responsabilité civile ou pénale, c'est-à-dire :
- les conducteurs des véhicules entrant dans le champ d'application du Code de la route (y compris ceux au guidon d'une moto, d'un vélo, etc.) même s'ils ne sont qu'indirectement la cause de l'accident et ne présentent aucun signe d'ivresse manifeste ;
- les auteurs ou coauteurs présumés de l'accident autres que les conducteurs (piétons, par exemple) qui semblent sous l'empire d'un état alcoolique.
Les forces de l'ordre peuvent également soumettre à un dépistage facultatif tout conducteur impliqué dans un accident quelconque de la circulation, sans dommage corporel, ou tout auteur présumé d'une infraction relative à la vitesse, au port de la ceinture de sécurité ou du casque pour les motards.
Enfin, des opérations de dépistage systématique peuvent être effectuées même en l'absence d'infraction ou d'accident préalable. Ces contrôles sont menés soit sur instruction du procureur de la République, soit sur initiative des officiers de police judiciaire, et peuvent être effectués par des agents de police judiciaire agissant sous la responsabilité de ces derniers. Dans ce cas, lorsqu'ils établissent un procès-verbal constatant une infraction, ils devront mentionner l'identité de l'officier de police dont ils ont exécuté l'ordre et la nature de celui-ci (avec indication précise du lieu et de l'heure des contrôles). A défaut, le dépistage auquel l'automobiliste a été soumis est irrégulier.
En cas de conduite accompagnée, l'accompagnateur de l'élève conducteur est soumis au dépistage dans les mêmes conditions que le conducteur.
La constatation de l'état alcoolique des conducteurs s'effectue en deux étapes. La première étape dite de dépistage permet de présumer l'existence de l'état d'alcoolémie. Lorsque ce dépistage est positif, le conducteur est soumis à des vérifications complémentaires destinées à établir la preuve de son état alcoolique.
Elles sont réalisées au moyen d'éthylotests qui mesurent la concentration d'alcool dans l'air expiré. Deux types d'éthylotests sont actuellement utilisés :
- les alcootests (ballons en plastique) qui fonctionnent par changement de couleur en présence de vapeurs d'alcool ;
- les éthylotests qui permettent de donner, en présence de vapeurs d'alcool, une indication chiffrée de l'alcool contenu dans l'air expiré.
Elles sont faites soit au moyen d'une prise de sang, soit au moyen d'un éthylomètre, ces deux méthodes étant exclusives l'une de l'autre. L'automobiliste n'a pas le choix du mode de contrôle. Dans le cadre des opérations de dépistage systématique, le mode de vérification utilisé est obligatoirement l'éthylomètre. Cet appareil doit être vérifié périodiquement et le procès-verbal doit mentionner la date de la dernière vérification. Ce n'est que lorsque le conducteur est dans l'incapacité physique de subir ce contrôle qu'une prise de sang sera prescrite. Ces vérifications complémentaires ne peuvent en principe intervenir qu'après un dépistage positif. Toutefois, lorsque l'automobiliste a refusé de se soumettre au dépistage ou lorsque son état d'ivresse manifeste ne permet pas d'effectuer le dépistage, il est directement soumis à ces vérifications.
Le port de la ceinture de sécurité est obligatoire pour les conducteurs (sauf les chauffeurs de taxis en service) et les passagers, y compris ceux qui occupent les places arrière. Il appartient au conducteur de s'assurer que les passagers de moins de 18 ans sont correctement attachés (voir no 3222 pour les enfants de moins de 10 ans). Une dispense de port de la ceinture pour raison médicale est toutefois possible après examen devant la commission médicale départementale du permis de conduire.
Le non-respect de ces dispositions est sanctionné par une contravention de 4e classe (amende forfaitaire de 135 €). Le défaut de port de la ceinture entraîne, en outre, pour le conducteur une perte de trois points de son permis de conduire.
Une contre-expertise peut être effectuée à la demande de l'automobiliste dans les conditions suivantes :
- dans les cinq jours qui suivent la notification des résultats de la première analyse de sang, l'automobiliste peut demander que l'on procède à une seconde analyse de sang (à partir d'un second flacon de sang prélevé au moment du contrôle et conservé pendant neuf mois) ;
- immédiatement après un premier contrôle par éthylomètre, après vérification de son fonctionnement.
Lorsque le conducteur n'a pas demandé de contre-expertise dans le délai de cinq jours, il ne peut pas contester ultérieurement la régularité des vérifications.
Une contre-expertise peut également être demandée par les autorités en charge du dossier.
Si les résultats des deux analyses présentent des écarts, les juges retiendront en général le plus favorable à l'automobiliste.
Le refus de se soumettre aux vérifications est un délit punissable des mêmes peines que la conduite sous l'empire d'un état alcoolique et entraîne un retrait de six points du permis de conduire.
Les forces de l'ordre peuvent procéder à la rétention immédiate du permis de conduire pour une durée qui ne peut excéder 72 heures lorsque :
- les épreuves de dépistage sont positives ;
- le conducteur est en état d'ivresse manifeste ;
- l'état alcoolique est établi par une mesure faite à l'aide d'un éthylomètre ;
- le conducteur refuse de se soumettre au dépistage et aux vérifications.
Dans ce délai de 72 heures à partir de l'infraction, le préfet peut prendre à l'encontre de l'automobiliste un arrêté de suspension du permis de conduire de six mois maximum (un an en cas d'accident mortel) si le résultat des vérifications confirme l'état d'alcoolémie. A défaut, cette mesure de suspension pourra éventuellement être prononcée ultérieurement.
SavoirLes forces de l'ordre ont également le droit de procéder à l'immobilisation de la voiture lorsque le conducteur est en état d'ivresse manifeste ou lorsque le résultat du dépistage est positif à moins que l'intéressé ne soit accompagné d'une personne titulaire du permis de conduire qui se charge de conduire. Une mesure de garde à vue peut également être prise pour les nécessités de l'enquête.
Les sanctions varient selon l'imprégnation alcoolique du conducteur.
Entre 0,50 et 0,80 g d'alcool par litre de sang (ou 0,25 mg et 0,40 mg par litre d'air expiré), l'infraction est une contravention sanctionnée par :
- une amende forfaitaire de 135 €, minorée à 90 € si le paiement intervient dans les 3 jours (15 jours si l'avis de contravention est envoyé ultérieurement) et majorée à 375 € lorsque le paiement n'a pas été effectué dans les 45 jours ;
- une perte de six points du permis de conduire.
A partir de 0,80 g d'alcool par litre de sang (ou 0,40 mg par litre d'air expiré) ou lorsque le conducteur est en état d'ivresse manifeste (comportement incohérent ou agressif, haleine chargée d'alcool, etc.), l'infraction constitue un délit. Elle est punie selon l'appréciation des juges par un emprisonnement de deux ans maximum et/ou une amende de 4 500 € maximum. Elle entraîne de plein droit une perte de six points du permis de conduire. Des peines complémentaires (travail d'intérêt général, immobilisation de la voiture, interdiction de conduire certains véhicules, y compris ceux pour lesquels un permis n'est pas exigé, obligation d'accomplir un stage de sensibilisation à la sécurité routière, obligation de conduire un véhicule équipé d'un anti-démarrage par éthylotest électronique, suspension du permis, etc.) peuvent être prononcées par les tribunaux. En cas de récidive, le permis est automatiquement annulé et le conducteur se voit confisquer automatiquement son véhicule, sauf décision contraire motivée du juge.
Enfin, lorsqu'un conducteur sous l'empire d'un état alcoolique a causé des dommages corporels à autrui (atteinte à la vie ou à l'intégrité physique ou psychique), ces peines sont lourdement aggravées.
AttentionLes tribunaux sont de plus en plus enclins à retenir la responsabilité des personnes qui ont laissé quelqu'un prendre le volant en état d'ivresse. Exemples : deux salariés d'une entreprise ont été condamnés pour complicité de conduite en état d'ivresse car ils avaient aidé un collègue à monter dans son véhicule alors qu'il était complètement ivre ; un professeur a été condamné pour homicide involontaire à six mois de prison avec sursis pour avoir laissé partir un élève (majeur) ivre en voiture après un repas de fin d'année, l'élève ayant trouvé la mort dans un accident.
Toute condamnation antérieure pour conduite en état d'ivresse doit être signalée lors de la souscription d'un nouveau contrat d'assurance, l'assureur étant libre de vous assurer ou non.
En cas d'accident causé sous l'empire d'un état alcoolique, l'automobiliste blessé ne percevra rien au titre de la garantie « conducteur » ni des autres garanties individuelles accident qu'il aurait pu souscrire. Ses frais de réparation ne lui seront pas remboursés.
Les victimes, y compris les passagers, seront en revanche indemnisées. En outre, l'assureur peut prendre l'une des deux dispositions suivantes à l'égard du conducteur :
- majorer sa cotisation dans la limite de 150 % en l'absence d'autres infractions sanctionnées et de 400 % en cas de sanctions multiples (suspension du permis de conduire, délit de fuite, etc.) ;
- résilier le contrat d'assurance avant sa date d'expiration normale, avec un préavis d'un mois.
Le barème des principales contraventions est récapitulé dans le tableau ci-après (pour les excès de vitesse, voir no 3140). Pour la plupart des contraventions de 4e classe, le juge a la possibilité d'assortir ces sanctions d'une peine complémentaire de suspension du permis de conduire de trois ans maximum, cette suspension pouvant être limitée à la conduite en dehors de l'activité professionnelle pour certaines infractions (permis blanc). Les contraventions des quatre premières classes ne peuvent pas être assorties d'un sursis.
Les contraventions des quatre premières classes réprimées par le Code de la route relèvent de la compétence de la juridiction de proximité tandis que celles de 5e classe relèvent de la compétence du tribunal de police.
|
Infractions |
Amende forfaitaire minorée |
Amende forfaitaire |
Amende forfaitaire majorée |
Amende judiciaire |
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Contraventions de 1e classe |
Dépassement de la durée de stationnement (zone bleue ou stationnement payant)* |
17 € |
|
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Non-paiement d'un stationnement payant* |
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33 € |
38 € maximum |
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Non-présentation immédiate du permis de conduire et de la carte grise |
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11 € |
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Contraventions de 2e classe |
- Stationnement abusif (durée du stationnement supérieure à 7 jours) - Arrêt et stationnement gênants (trottoirs, passages piétons, emplacements réservés, bouches d'incendie, bateaux, pistes cyclables...) - Non-apposition du certificat d'assurance - Non-présentation immédiate d'une attestation d'assurance - Circulation dans un couloir de bus |
22 € |
35 € |
75 € |
150 € maximum |
Contraventions de 3e classe |
- Eclairage et signalisation non conformes - Freins défectueux |
45 € |
68 € |
180 € |
450 € maximum |
Contraventions de 4e classe |
- Plaques d'immatriculation non conformes - Franchissement d'une ligne continue - Circulation en sens interdit - Stationnement dans un couloir de bus - Non-respect d'un stop ou feu rouge - Arrêt et stationnement dangereux (à proximité des intersections, des virages, sommets de côte et passages à niveau) - Conduite d'un véhicule avec un taux d'alcool compris entre 0,50 g et 0,80 g par litre de sang - Circulation sur la bande d'arrêt d'urgence - Franchissement de la bande d'arrêt d'urgence - Usage d'un téléphone tenu en main par le conducteur d'un véhicule en circulation - Non-présentation dans un délai de 5 jours de la carte grise, permis de conduire et attestation d'assurance - Non-respect de l'obligation de contrôle technique - Refus de céder le passage à un piéton - Non-respect de la distance minimale de sécurité - Non-respect du port de la ceinture de sécurité (conducteur et passager) - Non-respect du port du casque (sauf pour les motocyclettes équipées de ceinture de sécurité) - Non-respect de l'interdiction de placer dans le champ de vision du conducteur un appareil en fonctionnement doté d'un écran (hormis un GPS) |
90 € |
135 € |
375 € |
750 € maximum |
Contraventions de 5e classe |
- Blessures involontaires entraînant une incapacité de travail d'une durée inférieure ou égale à 3 mois - Détention ou usage d'un avertisseur de radars - Visionnage d'un film en conduisant |
|
|
|
1 500 € maximum |
(*) A partir du 1er janvier 2016, les communes pourront fixer elles-mêmes le montant des amendes relatives au stationnement payant, rebaptisé « forfait de post stationnement » (Loi 2014-58 du 27-1-2014 art 63). Une juridiction administrative spéciale (la commission du contentieux du stationnement payant) a été créée pour traiter les contestations relatives au stationnement payant, qui ne relèveront plus des juridictions pénales. |
La procédure de l'amende forfaitaire concerne les contraventions des quatre premières classes, que celles-ci s'accompagnent ou non d'une perte des points affectés au permis de conduire. Le paiement de l'amende forfaitaire met un terme à l'action publique.
La procédure de l'amende forfaitaire n'est pas applicable lorsque plusieurs infractions dont l'une au moins ne peut donner lieu à une amende forfaitaire ont été constatées simultanément.
Pour les contraventions autres que celles relatives au stationnement, le montant de l'amende forfaitaire est minoré si le contrevenant paie celle-ci immédiatement (ce qui suppose que l'agent verbalisateur ait le matériel nécessaire) ou dans les quinze jours suivant la date de l'avis de contravention par chèque ou par timbre-amende.
Toutefois, il bénéficie d'un délai de 15 jours supplémentaires s'il choisit de régler l'amende par carte bancaire (sur le site internet : www.amendes.gouv.fr, via l'application pour Smartphone « amendes.gouv » ou par téléphone au 0811 10 10 10), ou par timbre dématérialisé auprès d'un guichet d'un centre de finances publiques ou d'un débitant de tabac agréé « paiement électronique des amendes ».
En l'absence de toute réglementation spécifique, les utilisateurs de rollers sont considérés comme des piétons : ils doivent donc circuler sur les trottoirs, respecter les feux tricolores et sont tenus d'emprunter les passages piétons pour traverser lorsqu'ils sont situés à moins de 50 mètres. Le non-respect de ces dispositions est sanctionné par une contravention de 1e classe (amende forfaitaire spécifique de 4 € majorée à 7 € en cas de non-paiement dans les 45 jours).
Sur décision des autorités locales, ils peuvent être autorisés à circuler sur la chaussée (cas des randonnées organisées à Paris le vendredi soir et le dimanche après-midi pendant lesquelles il est interdit de circuler sur les trottoirs) ou sur les pistes et bandes cyclables.
Lorsque l'amende forfaitaire minorée ne peut pas s'appliquer ou lorsque le contrevenant n'a pas payé l'amende forfaitaire minorée ou présenté une réclamation dans un délai de 45 jours, il est redevable de l'amende forfaitaire. Elle peut être payée :
- soit immédiatement entre les mains de l'agent verbalisateur s'il dispose du matériel nécessaire, en espèces ou en chèque ou par carte bancaire, contre remise d'une quittance ;
- soit dans les 45 jours qui suivent la date de l'avis de contravention, auprès du service indiqué dans l'avis de contravention au moyen d'un timbre-amende apposé sur la carte de paiement ou d'un chèque libellé à l'ordre du Trésor public joint à la carte de paiement.
- soit dans les 60 jours qui suivent la date de l'avis de contravention en cas de paiement par carte bancaire (sur le site internet : www.amendes.gouv.fr, via l'application pour Smartphone « amendes.gouv » ou par téléphone au 0811 10 10 10), ou par timbre dématérialisé auprès d'un guichet d'un centre de finances publiques ou d'un débitant de tabac agréé « paiement électronique des amendes ».
Lorsque le contrevenant n'a pas réglé le montant de l'amende forfaitaire, n'a pas présenté une réclamation dans les 45 jours ou n'a pas respecté le délai de paiement de 45 jours (60 jours s'il a choisi le paiement par carte bancaire ou par timbre dématérialisé), il est redevable de l'amende forfaitaire majorée. La majoration de l'amende forfaitaire donne lieu à l'établissement d'un titre exécutoire qui permet au comptable public de procéder au recouvrement forcé de l'amende (par exemple, en procédant à une saisie).
Le comptable public adresse au contrevenant un avertissement sur lequel figure le montant de l'amende majorée. Le contrevenant dispose d'un délai de 45 jours à compter de l'envoi de l'avertissement pour s'acquitter du paiement de l'amende (s'il paie dans les 30 jours - 45 jours s'il paie sur Internet ou par téléphone -, l'amende est réduite de 20 %) ou pour formuler une réclamation directement auprès de la juridiction de proximité).
Si la réclamation est déclarée recevable (ce qui ne signifie pas qu'elle est reconnue fondée), le titre exécutoire formulé contre le contrevenant est annulé. Le ministère public peut soit renoncer à exercer les poursuites s'il estime la contestation fondée et classer l'affaire, soit décider d'engager des poursuites devant la juridiction de proximité.
A défaut de paiement ou de réclamation recevable présentée dans les 45 jours, le comptable public met le contrevenant qui ne s'est pas intégralement acquitté de sa dette en demeure de le faire. Cette mise en demeure prend la forme d'un commandement de payer adressé par lettre recommandée au domicile du contrevenant. Ce commandement précise qu'en l'absence de paiement l'administration poursuivra l'exécution forcée sur les biens du contrevenant (saisie sur salaire, saisie de la voiture, etc.).
Si vous contestez l'infraction qui vous est reprochée, vous devez utiliser le « formulaire de requête en exonération » qui figure au dos de l'avis de contravention qui vous a été envoyé ou, s'il s'agit d'une amende forfaitaire majorée, le « formulaire de réclamation » joint à l'amende forfaitaire majorée. Cette démarche peut également être initiée en ligne sur le site de l'agence de traitement automatisé des infractions (www.antai.fr) : ce site permet de remplir le formulaire à l'écran, puis de l'imprimer, de le signer et de le renvoyer par courrier à l'adresse indiquée sur l'avis de contravention.
Cette démarche doit être faite dans les 45 jours qui suivent la date de l'avis de contravention (elle figure en haut du document). Ce délai est porté à 3 mois pour une amende forfaitaire majorée (mais il est ramené à 30 jours si l'infraction n'a pas été constatée par un radar et ne relève pas de la loi contre la violence routière : voir ci-après).
Vous n'avez pas à payer le montant de l'amende mais, si vous contestez avoir commis l'infraction, vous devez verser une consignation pour que votre réclamation soit recevable s'il s'agit d'une des cinq infractions suivantes relevant de la loi contre la violence routière :
- excès de vitesse ;
- franchissement de feu rouge ou de stop ;
- non-respect des distances de sécurité ; ;
- non-paiement du péage ;
- circulation ou stationnement sur une voie réservée.
En revanche, vous n'avez aucune consignation à verser si vous ne conduisiez pas le véhicule et désigner celui qui le conduisait ou en cas de vol, d'usurpation, de cession ou de vente de votre voiture.
Lorsque la réclamation concerne une infraction constatée par un radar, elle doit être envoyée par lettre recommandée avec avis de réception.
Le parquet peut :
- soit renoncer à exercer les poursuites s'il estime votre contestation fondée et classer l'affaire ;
- soit constater l'irrecevabilité de votre réclamation, par exemple si elle n'est pas motivée ou non accompagnée de l'avis de contravention ou encore si elle est parvenue hors délai ;
- soit décider d'engager des poursuites devant le tribunal de police ou la juridiction de proximité.
En cas de condamnation par la juridiction, le montant de l'amende sera au moins égal à celui de l'amende forfaitaire contestée.
La procédure de traitement des contestations des amendes au Code de la route est condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme qui reproche à la France de ne pas assurer aux contrevenants l'accès à un juge (en ce sens, CEDH 8-3-2012 no 12039/08 et CEDHno 14166/09).
Lorsque le comptable public constate qu'un automobiliste passible d'une amende forfaitaire majorée n'habite plus à l'adresse enregistrée au fichier national des immatriculations, il peut faire opposition au transfert de sa carte grise. Cette opposition a pour principal effet de l'empêcher de vendre sa voiture. En outre, elle suspend la durée de prescription de la peine. Le titulaire de la carte grise peut obtenir auprès du comptable public un avis récapitulatif des amendes qui ont entraîné l'opposition et lever l'opposition en les réglant. Ce règlement s'effectue exclusivement par versement d'espèces, par carte de paiement ou par remise d'un chèque certifié au comptable public.
Les enfants de moins de 10 ans doivent être transportés à l'arrière de la voiture dans un siège-enfant, homologué et adapté à leur taille et à leur poids (siège-bébé, rehausseur, etc.).
L'interdiction d'asseoir les enfants à l'avant de la voiture ne s'applique pas lorsque :
- l'enfant est transporté, face à l'arrière, dans un siège spécialement prévu pour cet usage et que l'airbag est désactivé ;
- la voiture ne comporte pas de siège arrière ;
- le siège arrière n'est pas équipé de ceinture de sécurité ;
- les sièges arrière sont momentanément inutilisables ou déjà occupés par des enfants de moins de 10 ans, à condition que chacun des enfants transportés soit retenu par un système homologué.
Quant à l'obligation d'utiliser un siège-enfant, elle ne s'applique pas aux enfants de moins de 10 ans dont la taille est adaptée au port de la ceinture, qui justifient d'un certificat médical d'exemption ou dans un taxi.
Le non-respect de ces dispositions est sanctionné par une contravention de 4e classe (amende forfaitaire de 135 €).
En présence de mineurs dans un véhicule, il est interdit à tous les occupants de fumer (Projet de loi de modernisation de notre système de santé tel qu'adopté en 1e lecture par l'Assemblée nationale le 11 avril 2015).
Les contraventions de police peuvent être soumises à une procédure simplifiée. En pratique, cette procédure est utilisée pour les dossiers qui ne comportent pas de difficultés, même en cas de récidive, et concerne :
- les contraventions qui ne relèvent pas de la procédure de l'amende forfaitaire ;
- les contraventions soumises à la procédure de l'amende forfaitaire lorsque le contrevenant a présenté une réclamation.
Cette procédure ne prévoit pas la comparution du contrevenant devant le tribunal. Le juge statue sans débat et rend une décision qualifiée d'ordonnance pénale qui peut prévoir soit la relaxe, soit la condamnation à une amende dont il fixe le montant, ainsi que, le cas échéant, à une ou plusieurs peines complémentaires (suspension du permis, par exemple). Il n'est pas tenu de motiver sa décision. S'il estime qu'un débat contradictoire est utile ou que des sanctions autres qu'une amende devraient être éventuellement prononcées, il peut renvoyer le dossier au ministère public pour que des poursuites soient engagées selon la procédure ordinaire. Le parquet peut faire opposition à l'ordonnance pénale, dans les 10 jours de la signature de celle-ci. En l'absence d'opposition, l'ordonnance est notifiée au prévenu par lettre recommandée avec demande d'avis de réception.
Le contrevenant dispose alors d'un délai de 30 jours à compter de la date d'envoi de la lettre recommandée pour acquitter l'amende à laquelle il a été condamné et le droit fixe de procédure ou pour faire opposition.
S'il ne conteste pas la décision : il paie le montant de l'amende directement entre les mains du comptable du Trésor ; l'action publique est alors éteinte. S'il conteste la décision, il doit faire opposition dans un délai de 30 jours à compter de la date d'envoi de la lettre recommandée. L'opposition peut être faite par lettre ou directement auprès du greffe du tribunal qui a rendu la décision attaquée. L'affaire est ensuite portée devant le tribunal pour être jugée selon la procédure ordinaire. S'il ne paie pas ou ne fait pas opposition dans les délais prévus, il ne dispose d'aucune autre voie de recours. Le comptable public procède au recouvrement de l'ordonnance pénale, laquelle peut être soumise à exécution forcée.
Une voiture de transport avec chauffeur est une voiture particulière, de moins de 10 places, destinée au transport de personnes à titre onéreux. Elle doit avoir moins de 6 ans et offrir un confort et des aménagements intérieurs de « standing ». Les chauffeurs sont des professionnels détenteurs d'une carte, les autorisant à pratiquer ce métier, délivrée par la préfecture. Cette carte doit être apposée sur le pare-brise ou sur la voiture de telle façon que la photo soit visible de l'extérieur.
A la différence des taxis qui stationnent et circulent sur la voie publique - ce qui leur permet de prendre en charge les clients qui les hèlent -, une voiture avec chauffeur ne peut prendre en charge que des clients qui ont préalablement réservé leur course. Autrement dit, un VTC n'a pas le droit de s'arrêter, de stationner ou de circuler sur une voie ouverte à la circulation publique en quête de clients. Il lui est également interdit de pratiquer la « maraude électronique », c'est-à-dire d'informer les clients avant qu'ils ne réservent de la localisation et de la disponibilité des véhicules situés à proximité ; ce type d'application de géolocalisation qui permet de visualiser, via un Smartphone, sur une carte interactive les véhicules disponibles et de réserver celui qui est le plus proche est en principe réservée aux taxis.
Enfin, les VTC n'ont pas le droit non plus de démarcher les clients - y compris par voie électronique - en vue de leur prise en charge sans réservation préalable (Loi 2014-1104 du 1er octobre 2014 art. 10). Cette interdiction vise notamment le racolage aux abords ou dans l'enceinte des gares et aéroports. Cela ne leur interdit pas d'y stationner dans l'attente d'un client ayant réservé, mais seulement dans la limite d'une heure maximum avant l'heure de prise en charge demandée par ce dernier.
Pour ne pas qu'elles soient confondues avec un taxi, les voitures avec chauffeur n'ont pas de dispositif lumineux extérieur. Elles sont identifiables grâce à un macaron de couleur verte « Voiture de tourisme avec chauffeur » qui doit être apposé à l'avant de la voiture - dans l'angle du pare-brise situé en bas à gauche de la place du chauffeur - et à l'arrière, dans l'angle du pare-brise situé en bas à droite, à l'opposé de la place du chauffeur (Arrêté du 28 janvier 2015).
Le prix de la course est fixé à l'avance au moment de la réservation : ce qui permet au client de ne pas avoir en principe de « mauvaise » surprise à l'arrivée. Les tarifs des VTC ne sont pas réglementés ; les VTC ont le choix entre une tarification au forfait ou à la « course » ou une tarification horokilométrique comme les taxis (l'interdiction prévue par l'article L 3122-2 du Code des transports d'une tarification horokilométrique a été annulée par le Conseil constitutionnel : décision 2015-468/469 du 22-5-2015). Le paiement se fait généralement par carte bancaire, via une application Smartphone, dès la validation de la réservation.
L'offre de VTC s'est fortement accrue avec le développement des Smartphones, via des applications telles que Chauffeur privé, AlloCab, Le Cab, Uber, ou SnapCar. Ces applications sont des services de mise en relation entre le chauffeur et leurs clients. Le chauffeur exerce généralement à son compte, sous forme d'entreprise individuelle, et reverse une partie du prix de la course à l'éditeur de l'application (20 % par exemple). L'un comme l'autre sont responsables de la bonne exécution des obligations résultant du contrat et doivent pour cela souscrire une assurance de responsabilité civile professionnelle. En cas de mauvaise exécution, le client peut donc se retourner, soit contre le chauffeur lui-même, soit contre l'intermédiaire qui les a mis en relation. Ce dernier peut toutefois s'exonérer de tout ou partie de sa responsabilité s'il apporte la preuve que l'inexécution ou la mauvaise exécution du contrat est imputable soit au client, soit à un tiers étranger à la fourniture des prestations prévues au contrat, soit à un cas de force majeure (Loi 2014-1104 du 1er octobre 2014 art. 10).
Le covoiturage est une pratique qui consiste pour un particulier à prendre en charge des passagers dans sa voiture personnelle et à leur demander de partager les coûts liés au trajet : assurance, essence, usure du véhicule, etc. Son développement repose également en grande partie sur des plates-formes de mise en relation entre usagers, via Internet, telles que BlaBlaCar, iDVroom... La légalité de cette pratique a été reconnue par la Cour de cassation sous réserve qu'elle ne soit pas réalisée dans un but lucratif (Cass. com. du 12 mai 2013 no 11-21908). En revanche, le transport de passagers, sous couvert de covoiturage, réalisé dans un but lucratif, c'est-à-dire prévoyant une rémunération du conducteur est en principe interdit (Loi 2014-1104 du 1-10-2014 art. 12). Cette interdiction vise notamment le service UberPop qui est un service de covoiturage payant réalisé par des particuliers qui n'ont aucune autorisation pour exercer ce type d'activité : elle s'apparente à une activité de taxi clandestin, hors de tout cadre légal.
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